Vivre déjà en ressuscités ?

 

 

-  Vivre déjà en ressuscités ? Cela commence quand on est tout petit : c'est par exemple apprendre dès l'enfance à ne jamais dire à un copain ou à une camarade le surnom qui l'humilie ou la moquerie qui le blesse.

 -  Vivre déjà en ressuscités ? c'est dire tout le bien que l'on pense des autres et s'interdire à jamais de colporter les ragots de trottoirs, les médisances et les calomnies. Il n'y en a vraiment pas besoin.

 

P  Vivre déjà en ressuscités ? c'est servir la vie surtout si elle est sans défense, embryonnaire, handicapée, malade, vieillissante et apparemment inutile.

 

P  Vivre déjà en ressuscités ?  c'est trouver la vie plus belle avec toutes les couleurs de nos peaux d'hommes et de femmes. Je n'oublierai jamais la célèbre parole d'une petite fille métisse : « Les hommes, c 'est comme les fleurs, c 'est plus joli avec toutes les couleurs ! ».

 

P  Vivre déjà en ressuscités ? c'est respecter les croyants de toutes les religions, même si chaque baptisé qui a reconnu dans le Christ toute la beauté possible de l'homme et toute la beauté de Dieu a comme l'obligation intérieure de partager avec tous la grâce de sa foi et de la proposer.

 

P  Vivre déjà en ressuscités ? c'est dans le même temps lutter contre le péché et aimer le pécheur quitte à l'affronter. C'est ne jamais désespérer de qui que ce soit. C'est croire que le plus grand des coupables peut se convertir et devenir – pourquoi pas - un vrai saint.

 

 Vivre déjà en ressuscités grâce au Christ ? Dans la force de l'Esprit, c'est faire du ciel sur la terre avec ses bras. Avec toute l'Eglise fragile du matin de Pâques, Jean qui croit, Pierre pas fier, Marie-Madeleine qui pleure et Thomas qui doute ; c'est découvrir à quel point seuls les saints transforment la jungle des forts en jardin pour tous ; c'est choisir de vivre autrement dès maintenant, comme des hommes et des femmes appelés à leur propre résurrection, « destinés à la vie éternelle » (Ac13,48), et croire, malgré Woody Allen (...«l'éternité, oui...oui...c'est long... long... surtout vers la fin »...) que le Père veut pour chacun de nous, comme pour son propre Fils, un bonheur inimaginable et sans limite.

 

A tous et toutes, belle et bonne fête de Pâques !

 

X François Garnier

Archevêque de Cambrai

Article publié par Cathocambrai • Publié le Vendredi 22 avril 2011 • 5296 visites

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