Deux convictions géniales
Je découvre plus d’un an après la parution d’une lettre du Pape François au cardinal Ouellet[1], préfet de la Congrégation pour les évêques. Cette lettre est traversée par deux convictions :
- La première ? Elle concerne la consécration fondamentale qu’est notre baptême.
« Nous sommes tous entrés dans l’Église en tant que laïcs. Le premier sacrement qui a scellé à jamais notre identité et dont nous devrions être fiers à jamais est le baptême … Notre première et fondamentale consécration prend ses racines dans notre baptême : nul n’a été baptisé prêtre ou évêque ! Nous avons été baptisés laïcs : c’est le signe indélébile que personne ne peut éliminer. Nous devons toujours nous rappeler que l’Église n’est pas une élite de prêtres, de consacrés et d’évêques ; mais que nous formons tous ensemble le peuple saint des fidèles de Dieu… ».
Fondamentalement, nous demeurons des laïcs baptisés ; baptisés et confirmés, il faut le souhaiter. Le consacré, le prêtre ou l’évêque que nous pouvons être ne doivent pas oublier qu’ils demeurent d’abord des laïcs baptisés : des hommes et des femmes qui veulent appartenir au Christ, qui veulent plonger courageusement dans sa mort et sa résurrection ; des hommes et des femmes qui choisissent souvent d’aller à contre courant des opinions majoritaires et des modes passagères à cause de Jésus et de l’Évangile. Oh certes, l’Église m’a confié la mission d’être votre évêque, mais je demeure parmi vous un simple baptisé appelé moi aussi à la conversion quotidienne comme le plus discret des fidèles du Christ.
- La seconde ? Elle concerne la mission première de chaque baptisé. Elle n’est pas « d’aider Monsieur le Curé », mais de s’engager dans le monde au nom de son baptême.
« …Plusieurs fois nous avons été tentés de penser que le laïc engagé est celui qui travaille dans les œuvres de l’Église et/ou dans les activités de la paroisse ou du diocèse et, plus souvent, nous avons réfléchi à comment accompagner un baptisé dans sa vie de tous les jours ; comment, lui, dans son travail quotidien, avec ses responsabilités, il s’engage en tant que chrétien dans la vie publique ? Sans le savoir, nous avons généré une élite de laïcs considérant qu’ils doivent se cantonner à servir les prêtres ; nous avons oublié et négligé le fait que le croyant consume souvent son espérance dans la lutte quotidienne pour vivre sa foi… au cœur de la vie sociale, publique et politique… ».
Cette conviction est majeure : bien sûr nous avons tous, en fonction de nos dons et des appels reçus, des services d’Église à nous partager, mais la mission fondamentale de chaque baptisé, y compris du Pape et des évêques, est d’être le premier évangélisateur de son propre milieu de vie ! J’essaie de le rappeler à chaque confirmand : « Je ne suis pas dans ta famille, dans ton lycée, dans ta FAC ; Je ne suis pas là où tu prends tes loisirs, là où tu travailles, là où tu t’engages : dans tous ces lieux tu es appelé à vivre courageusement selon l’Évangile et personne d’autre que toi ne peut le faire à ta place ! ». Oui, chacun de nous est chargé AVANT TOUT, à cause de son baptême, d’ÊTRE LE PREMIER ÉVANGÉLISATEUR DE SON MILIEU DE VIE !
Deux consignes géniales ! À partager !
[1] Lettre apostolique du Pape François au Cardinal Marc Ouellet – 19/3/2016