À tous nos frères et sœurs, religieux et religieuses, consacrées, MERCI !

Édito du 3 mai 2018

 

À tous nos frères et sœurs, religieux et religieuses, consacrées, MERCI !

 

Il y a des lettres de Supérieur(e)s majeur(e)s que l’évêque redoute ! celles qui annoncent la fermeture d’une Communauté religieuse : « manque de vocations » « vieillissement » « santés fragilisées » … « Après avoir réfléchi, nous n’avons personne pour assurer la suite » … « Avec tristesse, nous avons dû décider » …

Je veux dire l’infinie reconnaissance du diocèse tout entier pour la présence de chaque communauté de religieux, religieuses, consacrées.

Le 19 septembre 1996, il y a plus de vingt ans déjà, j’avais la joie d’accueillir le Pape Jean-Paul II en Vendée. Il avait voulu commencer son voyage apostolique en France par un temps de prière devant la tombe de Saint Louis Marie Grignon de Montfort, entouré d’un bon millier de religieux et religieuses de l’Ouest de la France. Nous avions prié pour que toutes les oreilles s’ouvrent à l’appel du Christ !

Je n’ai pas oublié ce que j’ai eu la joie de lui dire à cette occasion : je n’en retire pas une lettre !

 

« Très Saint-Père, notre bonheur le plus grand est de savoir que vous avez voulu - pour commencer votre visite pastorale en France - être entouré de ceux et celles qui ont choisi la vie consacrée, notamment dans la vie religieuse. Ils vivent la difficile fraternité sans se choisir, cela n’est pas si simple. Ils trouvent leur richesse en choisissant la pauvreté. Ils aiment à plein cœur en choisissant le célibat. Ils deviennent libres en choisissant d’obéir au Christ. Ils nous provoquent, sans le dire, sur notre manière mondaine et fragile de concevoir ce que nous appelons « la réussite ». Ils nous aident sans le savoir à mieux vivre nos engagements, en pleine vie laïque ou dans les différents ministères que nous confie l’Église. Ils sont des « boussoles » discrètes dans un monde déboussolé.

Qu’on les regarde aujourd’hui, même s’ils ne sont plus très jeunes dans leur majorité, qu’ils soient moines ou moniales, ou frères et sœurs en mission apostolique, ou encore membres d’instituts séculiers, ils sont sans nom, sans gloire. Religieux et religieuses de tous les jours. Serviteurs discrets de tous les jours, toujours les mêmes, sans grandeur autre que celle du bonheur à partager avec un cœur qui recommence chaque matin son espérance.

Ils ne savent pas la pluie quotidienne des miracles dont ils sont, grâce au Christ, la source.

Ils tissent, sans aucun bruit, de l’amour simple à journée pleine. Avec leurs limites bien sûr. Mais, finalement si peu. Avec leur foi, ils rendent un immense service, gratuitement, fidèlement, jour après jour et auprès de tous, croyants ou incroyants.

Merci, très Saint-Père, d’avoir voulu être au milieu d’eux, au milieu d’elles. Il fallait bien un jour leur donner la première place, ils ne la prennent jamais ».

 

 François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Dimanche 13 mai 2018 • 3733 visites

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