"Quoi qu'il arrive, s'enraciner dans la Paix du Christ"

Édito du 19 avril 2018

« Quoi qu’il arrive, s’enraciner dans la Paix du Christ »

 

Dans les jours qui suivent sa résurrection, Jésus n’ignore pas que ces amis ne sont qu’un tout petit groupe fragile. Il n’ignore rien des épreuves qu’ils vont devoir traverser : celles qui viennent du dehors du groupe des disciples : les arrestations, les menaces, les persécutions, la mort peut-être ; celles qui viennent sournoisement du dedans : les jalousies, les divisions, les prises de pouvoir… d’où, dans l’évangile de Jean, le souhait majeur de Jésus pour ses disciples : qu’ils soient habités par la paix : « Je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne » (Jean 14 27). « Je vous ai dit ces choses, pour que vous ayez la paix en moi » (Jean 16 33). « Paix à vous » (Jean 20 19). « Il leur dit alors, de nouveau : Paix à vous ! » (Jean 20 21). « Et il se tint au milieu et dit : Paix à vous » (Jean 20 26) …

Jamais je n’avais remarqué autant qu’aujourd’hui que pratiquement toutes les lettres de Paul commencent par « A vous grâce et paix » Rom 1 7, 1Co 1 3, 2Co 1 2, Gal 1 3, Éph 1 2, Phi 1 2, Col 1 2, 1Th 1 1, 2Th1 2, Tite 1 4 : comme si  Paul savait que la plus grande grâce qui puisse être faite par Dieu notre Père grâce à  Jésus son Fils était que  règne dans toutes les communautés qu’il fonde  la paix : « Soyez en paix avec tous  si possible,  autant qu’il dépend de vous » (Rom 12 18). « Poursuivons donc ce qui favorise la paix » (Rom 14 19) « Dieu vous a appelés à vivre en paix » (1Co 7 15) « Il a fait la paix par le sang de sa croix » (Col 1 20) ; « Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix » (2Th3 16).

Avez-vous remarqué également que dans la liturgie de l’eucharistie, entre le Notre Père et la communion, c’est-à-dire en très peu de temps, le mot paix revient six fois : « Donne la paix à notre temps » ; « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » ; « donne-lui toujours cette paix ». « Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous » ; « Donnez-vous la paix !» ….  Et chacun sait bien que la messe se termine par un envoi est très clair :« Allez dans la paix du Christ ! ».

C’est comme si l’Écriture et la liturgie nous engageaient dans le même combat, celui de gagner la paix et celui d’y demeurer quelles que soient les épreuves à rencontrer et à traverser.

 Je vous propose trois appels:

  1. Cent ans après l’abominable carnage de la guerre 14-18, faisons tout pour que nos diocèses de Lille, Arras et Cambrai fassent retentir dans notre province ecclésiastique un appel clair : « faites la paix !» ; et pour cela faisons tout pour faire réussir les évènements si bien préparés par le diocèse d’Arras du 19 au 22 avril prochains.
  2. Dans ce monde où tant de conflits divisent nos familles, nos communautés paroissiales, nos mouvements et institutions d’Église, faisons tout pour renoncer à toute médisance, à toute jalousie, à toute installation dans les divisions qui stérilisent la Mission !C’est Saint Jacques qui dit de la langue qu’elle est trop souvent « un fléau indomptable, un venin mortel ! » (Jc 38)

 

  1. Enfin, dans notre Église trop souvent traversée par la peur de l’avenir : « comment cela va-t-il se faire ? » avec si peu de prêtres, avec un nouvel archevêque, avec tel ou tel nouveau responsable, comment retrouver dans la prière la paix de Gamaliel (Ac 5 38) ? Il nous rappelle que si l’Église vient de Dieu, nul ne pourra la détruire !

Voilà de quoi nous enraciner dans la Paix du Christ.

 

 François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

 

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Mercredi 25 avril 2018 - 16h47 • 4451 visites

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