Saint Marc, le catéchiste génial

Édito du 15 février 2018

 

Saint Marc, le catéchiste génial

 

« Frères, annoncer l’Évangile, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile... C’est la mission qui m’est confiée ». C’est ainsi que Saint Paul s’adresse aux tous premiers chrétiens de l’Église de Corinthe. Et c’est aussi cela qu’il faut nous dire les uns aux autres vingt siècles après. Notre première mission est d’annoncer l'Évangile, non pas d’abord par des quantités de discours mais bien plutôt par la sainteté de notre vie ordinaire : c’est elle qui dévoile que nous sommes habités non par des valeurs mais par un visage, le visage du Christ.

Cette année, la liturgie nous fait prier à partir de l’Évangile de Saint Marc. Dès son premier chapitre et d’une manière géniale, l’évangéliste nous raconte vingt-quatre heures de la vie de Jésus. Dès l’aurore on le voit sortir de la synagogue, le lieu de la prière publique. Et puis, on le retrouve dans la maison de la belle-mère de Simon, le lieu de la vie privée. En fin d’après-midi, quand il fait moins chaud, il est aux portes de la ville, le lieu de la vie publique ; Capharnaüm est une ville frontière où tout le monde se croise, banquiers, policiers, lépreux, païens et juifs. Enfin, très tôt le lendemain matin on le retrouve tout seul dans un lieu désert, lieu de sa prière personnelle.

Comme si tout cet itinéraire ne suffisait pas, Jésus surprend ses disciples en ajoutant : « Allons ailleurs » ! Avec Jésus il faut toujours et encore aller ailleurs, aller plus loin, aller dans les autres villages.  Chez Saint Marc on va le retrouver très vite dans le pays des païens pour nous dire que la vie d’une personne handicapée méchante et violente vaut plus cher que deux mille cochons…

 Magnifique itinéraire de Jésus qui nous interpelle sur la place dans notre vie ordinaire de notre prière publique (synagogue), sur l’importance de notre sainteté dans la vie de tous les jours (la maison de la belle- mère), sur la place de notre engagement dans la vie publique (la porte de la ville) et enfin sur la place de notre prière personnelle (le lieu désert) ;  tout cela en gardant encore la passion d’aller plus loin toujours plus loin dans les autres villages, jusqu’au milieu de ceux qui ne croient pas.

Que Saint Paul nous donne la passion d’annoncer l’Évangile ! qu’elle habite toutes nos petites équipes quelles qu’elles soient. Tout recommence dans l’Église quand tout repart de la joie d’un Évangile reçu et partagé.

+ François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

    

Article publié par Cathocambrai • Publié le Dimanche 18 février 2018 • 2933 visites

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