A tous ceux et celles

qui prennent à coeur la vie de notre Eglise. Edito du 7 octobre

 

Cambrai, le lundi 4 octobre 2010

En la fête de Saint François d'Assise

 

 

                                                                                                                                                                                                                   

Aux prêtres, diacres et séminaristes

Aux communautés religieuses

Et à tous ceux et celles qui prennent à cœur la vie de notre Église

                                                                                                                                                                    

Chers frères et sœurs,

 

Voilà bientôt dix ans que nous suivons ensemble "La route qui nous change", celle, toujours surprenante, où nous essayons de nous laisser guider par le Christ.

 

En ce mois d'octobre, mois de la Mission Universelle de l'Église, je relis avec joie un passage du message final des évêques de toute l'Amérique latine réunis à Aparecida en 2007 : "nous devons nous convertir en fidèles disciples pour apprendre du Christ, en Le suivant, la dignité et la plénitude de la vie. En même temps, nous avons besoin de l'ardeur et du zèle missionnaire pour apporter au cœur de la culture de notre temps ce sens unitaire et complet de la vie humaine, que ni la politique, ni l'économie, ni les moyens de communication ne pourront lui offrir" (Aparecida n°41)

 

On y trouve deux appels clairs. Le premier ? Notre conversion n'est pas terminée. Nous avons tous à nous convertir encore au Christ, en disciples fidèles ! Et le second ?

que le Christ nous remplisse tous de son zèle missionnaire. Que l'Évangile donne au monde ce que ni la politique, ni l'économie ne peuvent lui donner.

 

C'est dans la foi en l'actualité de l'Évangile que je vous écris. Souhaitant que cette lettre atteigne vraiment tous ses destinataires.

 

I.                                          Avec nos faiblesses, transformons le risque en chance ?

 

I.1 -               Comment dire en vérité avec Saint Paul et dans sa foi : "lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort ?" (2 Cor 12,10) ? Comment vivre l'espérance théologale devant la réalité des chiffres ? Depuis que le Seigneur m'a envoyé parmi vous, presque dix ans, il y a eu 128 décès de frères prêtres pour seulement 9 ordinations.

                         Dans la foi à certaines heures obscure, nous réapprenons, si nous l'avions oublié, que si nous plantons et arrosons, c'est le Seigneur qui donne la croissance (1 Co 3,6). Nous ne sommes que d'humbles serviteurs dans une vigne qui n'est pas la nôtre, et avec Gamaliel, nous savons que si l'Église vient de Dieu, personne ne pourra la détruire. (Ac 5,39)

 

I.2                  cela dit, comment nous ressourcer paisiblement dans l'Espérance ?

 

                         I.2.1              Sans doute en gardant le culot d'appeler jeunes et moins jeunes à tout quitter pour le Christ, dans la vie consacrée ou dans le ministère ordonné. Les rencontres récentes des séminaristes ou de jeunes choisissant la vie consacrée m'ont montré à quel point ils savent la réalité d'aujourd'hui et n'en ont pas peur, au contraire ! Je prie pour que nos propres craintes ne les fragilisent pas !

 

1.2.2                       Sans doute aussi en  rechoisissant toutes les collaborations nécessaires, quelles qu'en soient les difficultés,.

collaborer vraiment est difficile : cela exige tellement de patience et de douceur ; de persévérance et de miséricorde ; de charité et de vérité !

 

1.2.2.1                : Collaboration dans les Equipes d'Animation des paroisses, (mais cela vaut aussi pour les mouvements d'Apostolat des Laïcs, dans les aumôneries et dans les services)

pour que la foi soit toujours mieux annoncée en fidélité avec les apôtres, célébrée dans l'obéissance aux rituels (ce qui est loin d'exclure la créativité) et vécue dans une charité entre nous qui ne se paye pas de mots, bien sûr mais aussi avec qui que ce soit d'où qu'il vienne et quoi qu'il ait fait.

Comment réaliser cette mission sans fonder dans le Christ notre estime mutuelle, sans nous laisser envahir par Celui que j'appelle "l'Esprit Saint … d'équipe" ?

 

1.2.2.2             : Collaboration confiante avec les conseils économiques : qu'ils gèrent en "bons pères de famille" les finances ! Qu'ils aient soin de ne rien décider sans le pasteur responsable ! Mais qu'ils libèrent des soucis quotidiens de gestion, d'administration et de travaux à faire les pasteurs que nous sommes. Qu'ils veillent à suivre scrupuleusement les conseils venant de l'Econome diocésain et de ses collaborateurs.

 

1.2.2.3             : Collaboration confiante avec les "Equipes-relais". Elles traversent souvent leurs crises de croissance : ça n'est pas grave! On verra vite à quel point elles deviendront les "points d'appui" pour la mission de proximité et de visibilité de l'Église. Il me semble de plus en plus nécessaire de les rencontrer à nouveau et s'il le faut, par paroisse ! La fin, cette année, d'une première série de visites pastorales dans les 12 doyennés me donne envie, en 2011-12, de visiter les équipes-relais ! Nous voyons de mieux en mieux leur mission originale. Et nous voyons aussi comment, au moins une ou deux fois par an, elles pourraient organiser pour leur curé une visite pastorale sur leur terrain ! Mais nous en reparlerons.

 

1.2.2.4             : Enfin, collaboration franche avec les services diocésains. Je pense notamment aux services du catéchuménat, de la catéchèse et de la liturgie, sans oublier les autres, bien-sûr – notamment la pastorale des jeunes. Ils ne sont là que pour nous servir et nous soulager. Mettez-vous le plus possible ensemble, en doyenné, à plusieurs services, à plusieurs mouvements ou aumôneries pour leur faire appel, afin de les … soulager eux-aussi !

 

1.3                                 Plus que jamais, la confiance entre nous tous et le choix de nous valoriser mutuellement en public quitte à nous affronter en vérité en privé, pour mieux construire, seront nécessaires. Il s'agit de donner le signe majeur qui fait fructifier toute mission : c'est le signe du "Voyez comme ils s'aiment !".

 

II.                                      L'Année de la Parole

 

P  Elle va nous permettre de voir quels défis les toutes premières communautés de fidèles du Christ ont relevés au temps des apôtres. Ces défis sont les nôtres aujourd'hui : croire ou ne pas croire ? S'attacher au Christ ou le laisser tomber ? S'engager ou non ? Tricher ou non ? Résister aux persécutions ou non ? Accueillir tout le monde ou trier ? Se déchirer dans les affrontements ou trouver le chemin de l'unité vraie ? Aller toujours plus loin ou rester tranquillement dans nos "petites amicales de Jésus" ? Imaginer toutes les charges ecclésiales partageables ou garder jalousement son pouvoir ?

 

P  Avoir le courage de sortir de nos équipes ou groupes habituels pour inviter, appeler tel ou tel nouveau venu de loin, voisin non pratiquant n'est pas facile ! Nous connaîtrons l'épreuve du refus mais aussi la joie inattendue de la réponse !

 

P  Se mettre deux par deux pour permettre le meilleur déroulement des rencontres ! S'assurer que chacun, chacune dispose du livret "La route qui nous change", avec un crayon !

 

P  Relire ensemble les pages 2 ou 3, insister sur l'importance de tous les temps de silence. Et sur la réponse de chacun chacune aux questions posées. S'assurer que personne ne dit : "Oh, moi, c'est comme la dame" : on peut bien répéter six fois si l'on est six la même Parole de Dieu" : ça ne fait pas de mal !

 

P  Tout est fait pour que les timides puissent s'exprimer et que les bavards (je me mets dedans !) se taisent pour écouter !

 

P  En cours de rencontre, n'oubliez pas de noter les perles, le mot à mot des bonnes nouvelles ou des prières partagées. On les écrira dans "le grand livre" remis à chaque paroisse, mouvement, aumônerie ou service ! Il y aura une belle richesse à moissonner le 13 juin prochain à "Diocèse en fête", au stade Nungesser !

 

P  Je remercie déjà l'équipe de pilotage : elle porte le souci non seulement de la réussite de la fête du 13 juin 2011, mais aussi de celle de l'Année de la Parole. Vous en connaissez la plupart des noms sinon tous : Le Père Michel Masclet,  Dany Cardon, Marie Payen, Jacques Boucly (diacre), Marie Bernadette De Coninck et Marie-José Verdonckt – une belle équipe ! Une équipe qui m'a demandé d'écrire les éditoriaux d'Église de Cambrai, dans toute la mesure du possible, sur des passages des Actes non retenus parmi les 10 du livret !

 

III.                                  13 juin 2011 – "Diocèse en fête", au stade Nungesser à Valenciennes

 

La fête sera belle si j'en crois ceux qui l'imaginent déjà !

 

Elle sera l'occasion de donner un beau signe de la vie selon l'Esprit offert à notre "million d'hommes et de femmes à aimer", pour reprendre la belle parole de Monseigneur Delaporte.

 

image001 image001  Contrairement à ce que je vous ai écrit l'an passé, les baptêmes d'adultes se célébreront dans chaque paroisse au cours de la veillée pascale. Mais les confirmations se célébreront à Nungesser, après un accueil festif et chaleureux par toute l'assemblée des nouveaux baptisés, de leurs familles et amis ! Confirmations à l'intérieur de l'Eucharistie, cela va sans dire !

 

Vous trouverez, jointe à ma lettre, la notice répondant à vos questions pour l'organisation concrète des préparations aux 3 sacrements de l'initiation.

 

Au cours de notre fête, dans laquelle nous revivrons les Actes des Apôtres, j'aurai la joie de vous donner notre "projet diocésain pour une catéchèse renouvelée". Mais inutile de vous en dire plus aujourd'hui !

 

IV.                                La Pastorale des Jeunes

 

Les jeunes ? Ils sont étranges ; ils ont leurs codes ; ils communiquent par sms, blog et autres moyens que j'ignore. On ne les voit pas assez dans nos "rassemblements source" que sont nos dimanches, mais ils envahissent l'église Saint Géry lors du pèlerinage du Saint Cordon à Valenciennes pour chanter très fort et … vivre des temps de silence impressionnants devant le saint-sacrement exposé. Bref, ils nous déroutent !

 

Le Service de la Pastorale des Jeunes "se crève" – il ne faut pas avoir peur du mot – pour, une fois par an, les rassembler par tranches d'âge, quelles que soient leurs appartenances à tel ou tel groupe d'aumônerie, de mouvement d'apostolat, de scoutisme ou d'établissements catholiques d'enseignement : faites réussir ces rencontres ! JDC, JDJ, JMJ, …) ; éviter ces jours-là toutes propositions concurrentielles ! Parce que ces journées ne nous demandent aucun travail sinon d'en faire la publicité, et surtout parce qu'elles font du bien aux jeunes ! Et puis aussi parce qu'elles demandent beaucoup de travail à celles et ceux qui les préparent et les animent.

 

V.                                    Vers demain !

 

"Recherche avenir", cette mise à plat claire de nos faiblesses et de nos chances commencée l'an passé, va continuer grâce à la participation franche d'une bonne centaine d'entre vous, prêtres, diacres, consacré(e)s, baptisés, confirmés.

La seconde étape va commencer : celle qui va imaginer les routes qu'il faudrait ouvrir avec nos forces faibles qui croient en celle plus grande de l'Esprit ! Imaginer, sans doute, mais à la mesure de l'engagement à faire réussir ce qu'on imagine … car, rêver du ciel sans vouloir le faire n'en fait pas du tout ! Je prie pour la réussite de cette nouvelle étape. Et nous verrons quoi faire du travail accompli et comment lui donner suite avec, bien sûr, les deux conseils majeurs que sont pour moi le conseil presbytéral et le conseil diocésain de pastorale.

 

Pardon, pardon, d'avoir été si long ! Cela n'arrive pas souvent.

 

Merci à chacun, chacune de vous !

 

Dans la joie de croire et le courage de servir,

 

X François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Mercredi 13 octobre 2010 • 3820 visites

keyboard_arrow_up