Un seul vœu pour 2008
"…Faire un pas vers l'autre"
Au nom de Jésus qui fait vers nous le plus grand pas qui soit
La méditation de frère Jean-Luc Marie, (op – Lille) nous y invite.
"… A Noël, Dieu prend le risque de devenir homme en Jésus Christ. C'est la fin de nos sécurités, de nos certitudes et de nos évidences. Dieu n'est pas lointain et inaccessible ; Dieu n'est pas un livre ; Dieu n'est pas un dogme ; Dieu n'est pas une morale, aussi beaux soient les commandements qu'elle contient. Dieu n'est pas quelque chose, Dieu est quelqu'un. Ce qu'il nous laisse connaître de Lui, c'est autre chose que ce à quoi on s'attendait. Car il est libre, Dieu. Il se révèle enfant, vulnérable. Il n'y a plus lieu de se battre et de tuer pour des idées.
Devant ce Dieu qui se cache dans la modestie d'une étable, comment ne pas venir s'incliner comme les bergers et les mages, humblement, silencieusement, et peut-être même un peu gênés qu'il se soit fait plus petit que nous ? Emerveillés devant ce Dieu qui se manifeste dans le sourire d'un nourrisson, comment ne pas s'en retourner avec pour seul projet d'aimer, et d'aimer encore et d'aimer toujours ? Comment ne pas s'en retourner en se sachant aimé, en se laissant aimer ? "Tu es mon fils bien-aimé, moi aujourd'hui je t'ai engendré".
…A Noël, un seul pas suffit, et c'est un pas hors de soi, écrit le mystique Angélus Silésius. Un pas hors de soi pour se jeter devant le Dieu enfant qui couche sur la paille de la crèche de Bethléem. C'est là que courent les bergers, au son de la flûte et du tambourin ; c'est là que se dirigent les mages, qui sentent bon les parfum du Sud et de l'Orient. Ils viennent de mondes si différents, et voilà que leurs chemins se croisent à la crèche. N'est-ce pas là, où les chemins se croisent, que Dieu rencontre l'homme ? N'est-ce pas là que l'homme rencontre Dieu ? N'est-ce pas là que l'homme rencontre l'homme, si souvent déchiré entre la paix et la guerre ? Aux quatre coins du monde, mais d'abord peut-être souvent au-dedans de soi, au cœur de soi, au cœur de son cœur…
… Contre la peur, la guerre, la haine, la torture, le terrorisme, l'exclusion, l'indifférence, la discrimination sous toutes ses formes, c'est cela qu'il est bon de se souhaiter pour l'année qui vient : la paix. La paix ici et la paix là-bas. La paix partout où il y a un homme à côté d'un autre homme et qu'il n'y a pour eux qu'un pas à faire : un pas vers l'autre. Au cours de cette année, des pas comme ça, combien en ferons-nous ?"
Frère Jean-Luc Marie, op (Lille)
+ François GARNIER
Archevêque de Cambrai