Retrouver la joie d'appeler

Retrouver la joie d'appeler
à tous les sacrements de l'Eglise
 
 
 
Il y a quelques dizaines d'années, tous ceux et celles qui servaient de leur mieux la pastorale sacramentelle apprenaient qu'il fallait parcourir quatre étapes :
 
La première ? Accueillir toutes les demandes de sacrements avec un à priori favorable, aussi maladroites qu'elles puissent être. Parmi les demandeurs, il peut y avoir en effet ceux qui ont les mots pour dire une foi qu'ils n'ont pas et ceux qui n'ont pas les mots pour dire la foi qu'ils ont.
 
La seconde ? Évangéliser chaque demande, avec toutes les ressources de la foi, de la raison et de la pédagogie, afin qu'une liberté mieux informée et plus consciente accueille au mieux la grâce qui lui sera faite. Afin aussi que l'éventuelle impossibilité de célébrer le sacrement demandé soit comprise au mieux, ce qui n'est jamais simple.
 
La troisième ? Célébrer le sacrement, avec toute la fidélité que l'on doit au rituel que nous confie l'Église ; avec aussi tout l'art de célébrer qui faut pour qu'au moins le célébrant soit reconnu comme un vrai priant, et que le sacrement soit vécu comme une authentique rencontre du Christ.
 
Et enfin la quatrième : Donner suite au sacrement, parce qu'il ouvre à chacun la route qui le change ! Le sacrement célébré le provoque à une vie de tous les jours un peu plus sacramentelle, c'est à dire qui soit signe du Christ !
 
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et voilà que, d'années en années, nous découvrons que ces quatre étapes ne nous dispensent pas, bien au contraire, d'une toute première : avant d'accueillir toute demande, de l'évangéliser, de célébrer le sacrement et d'y donner suite, il s'agit de retrouver l'audace et le goût d'appeler à tous les sacrements !
Oser provoquer des libertés ! Oser proposer les rencontres du Christ parce qu'elles nous construisent ! Oser appeler ceux et celles qui sont peut-être d'autant plus dignes de célébrer les sacrements qu'ils s'en savent indignes !
 
-          Alors, appeler au Baptême, pour la joie de plonger dans la vie selon l'Esprit et d'entrer dans la famille Église.
-          Appeler à la Confirmation tous ceux et celles, quel que soit leur âge, qui se découvrent bien fragiles pour vivre en baptisés.
-          Appeler à l'Eucharistie, surtout à l'Eucharistie dominicale, parce qu'elle est le temps de l'entraînement des "sportifs de Dieu" qui se savent appelés à lui faire de leur vie quotidienne une offrande agréable.
-          Appeler à la Réconciliation pour apprendre à s'aimer humblement soi-même ; pour recevoir de Dieu la force de résister aux spirales meurtrières : œil pour œil, dent pour dent, coup pour coup, …
-          Appeler au mariage sacramentel, pour puiser dans la fidélité du Christ de quoi construire l'Alliance qu'il confie aux époux ; et Dieu sait que tout la fragilise aujourd'hui.
-          Appeler aux sacrements de l'ordre, pour répercuter les appels que le Christ adresse aujourd'hui sur les bords de l'Escaut, de la Sambre ou de la Scarpe comme hier sur les bords du lac de Tibériade ; afin qu'on le serve en semblant tout quitter, afin qu'on le laisse nous mettre en ordre de service avec lui pour tous.
-          Enfin appeler au sacrement des malades, à l'heure où la peur de la souffrance et l'angoisse devant la mort risquent de l'emporter.
 
Que le Christ réveille en tous les baptisés la joie d'appeler à tous les sacrements !
 
 
 
X François Garnier
Archevêque de Cambrai

Article publié par Michel LEMAIRE • Publié le Lundi 26 avril 2010 • 3745 visites

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