Remets ton épée au fourreau. Pâques 2008

Edito du 21 mars 2008

"Remets ton épée au fourreau" (Mt 26, 51)

Pâques 2008

 

 

     Dans la vie de tous les jours comme au jardin de Gethsémani, la tentation de répondre à l'agression par l'agression est grande. Or Jésus nous demande aujourd'hui comme à son mystérieux compagnon d'autrefois de n'y pas succomber !

 

     Je pense à tous les adolescents qui demandent la confirmation et qui me confient les moqueries des copains, voire de quelques enseignants, dont ils sont les victimes.

 

     Je pense à tous les chrétiens qui n'ont pas le droit de s'assembler pour prier. Un bon million en Arabie Saoudite, sous le prétexte que tout le pays est une immense mosquée. Plusieurs centaines de milliers au Qatar… ils viennent d'obtenir une première chapelle, à la condition qu'elle ne porte aucun signe distinctif extérieur.

 

     Je pense aux chrétiens de Bethléem et des petits bouts de Palestine : depuis des années, un mur infranchissable leur interdit d'aller prier à Jérusalem en la Basilique de la Résurrection toute proche, comme s'ils étaient tous des terroristes.

 

     Je pense à tous les chrétiens qui sont accusés, arrêtés, dès qu'ils prient avec ceux qui veulent prier, sans qu'on puisse leur reprocher un prosélytisme racoleur. A ce propos, ce qui se passe en Algérie est plus qu'inquiétant.

 

Je pense aux centaines de milliers de chrétiens Irakiens qui voient la destruction de leurs églises et de leurs maisons, qui fuient leur pays et survivent en camps de réfugiés.

 

     Je pense bien sûr à notre frère Monseigneur Rahho, archevêque de Mossoul en Irak, retrouvé mort après son enlèvement brutal : son nom s'inscrit sur la longue liste des martyrs pour la foi, prêtres polonais en leur temps, moines de Thiberine, religieux, religieuses et laïcs de très nombreux pays "dont les noms sont inscrits sur le livre de vie…"

 

Et je prie

     pour qu'au nom de Jésus et dans sa force, nous ne cédions jamais à la tentation de la vengeance. Pour que, quoi qu'il arrive, nous renoncions à la haine, à l'horrible spirale du coup pour coup, œil pour œil, dent pour dent.

 

     En ce début de la "grande semaine", où nous tâcherons de vivre avec le Christ sa passion, que nous choisissions, sans qu'Il ait besoin de nous le demander, de "remettre nos épées au fourreau".

 

     N'oublions pas que l'unique Seigneur de nos vies est le Dieu qui gagne en semblant perdre !

 

X François GARNIER

Archevêque de Cambrai

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Jeudi 20 mars 2008 • 5279 visites

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