Les cotons-tiges.
Cent ans de scoutisme
Le scoutisme fête ses cent ans.
C'est l'histoire de centaines de milliers d'enfants et de jeunes qui ont grandi grâce à lui.
C'est l'histoire de dizaines de milliers de chefs, qui, sans compter ni leur temps ni leur fatigue, n'ont pas craint de se donner à plus jeunes qu'eux, malgré tous les risques que cela comporte aujourd'hui.
C'est aussi une belle partie de l'histoire de nombreux ados qui, depuis, sont devenus prêtres – près de quinze pour la seule ville de Cambrai, peut-être cinquante pour notre diocèse.
Parce que j'en suis, je peux dire avec eux qu'il n'est pas possible d'oublier les premiers mots de la promesse : "Sur mon honneur et avec la grâce de Dieu…" ; encore moins la prière scoute :
"Seigneur Jésus
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d'autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre sainte volonté".
– Prière proche de celle du Père de Foucauld : "J'accepte tout… pourvu que votre volonté se fasse en moi…"
– Prière qui vient tout droit de celle de Jésus : "QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE…"
Mais alors, comment entendre le désir de ce Dieu qui nous aime ? Comment l'entendre sans l'écouter ? Sans faire silence ? Sans être attentifs à sa Parole ? Sans croire avec prétention qu'on la connaît et qu'elle n'a plus rien à nous apprendre ?
Une année, je m'en souviens : c'était avec un bon millier de jeunes à Lourdes ; pour apprendre à prier plus avec nos oreilles qu'avec nos langues, nous nous sommes tous offert des cotons-tiges ! Ça n'est pas le tout d'avoir des oreilles ; encore faut-il veiller à ce qu'elles ne soient pas bouchées !
X François GARNIER
Archevêque de Cambrai