Joyeux Noël 2006

Edito du 21 décembre 2006

 

Joyeux Noël 2006

 

 

La légende ?

En ce temps-là, les dieux décidèrent de priver l'homme de sa divinité. C'était bien trop risqué de la lui laisser ! Ils se demandèrent où la cacher afin qu'il ne puisse plus jamais la retrouver.

Au plus profond de la terre ? A force de creuser, ils la retrouveraient ! Au fond des océans ? A force de plonger, ils la retrouveraient ! Au plus haut du ciel ? A force de voler, ils la retrouveraient !

 

C'est le plus sage des dieux qui trouva la réponse : "Je sais où nous allons la cacher, là où les hommes n'iront jamais la chercher : nous allons la cacher en eux-mêmes, au plus profond d'eux-mêmes ! c'est là qu'ils ne la chercheront pas !"

 

Et la légende se termine ainsi : "Depuis ce jour, les hommes ont creusé la terre et fouillé l'océan ; ils se sont envolés au plus haut du ciel : ils n'ont jamais retrouvé leur divinité : ils ne l'ont pas cherchée en eux-mêmes !"

 

Les fables ?

De la légende, passons aux fables. Monsieur de la Fontaine savait très bien que derrière les animaux dont il parlait, se cachaient ses contemporains, tour à tour vantards comme le corbeau, rusés comme le renard, dédaigneux comme le héron ou encore installés comme rat en fromage de Hollande ! A nos heures de lucidité, nous savons bien que nous leur ressemblons. Et que nous ne sommes pas toujours "vraiment hommes !" Non seulement nous ne cherchons pas en nous-mêmes notre divinité, mais nous perdons le meilleur de notre humanité.

 

La réalité ?

Noël n'est ni légende ni fable, mais la réalité la plus déterminante. Le Père nous donne son Fils tout simplement pour nous apprendre à redevenir "vraiment hommes", des hommes dignes de ce nom ! Dieu se fait homme pour nous montrer qu'avec un vrai corps d'homme qui naît, grandit, souffre, saigne et meurt ; qu'avec une véritable esprit d'homme qui cherche, apprend, se questionne et découvre ; qu'avec un vrai cœur d'homme qui frémit, se passionne et s'insurge ; qu'avec une vraie liberté d'homme qui choisit, on peut tout traverser de la vie en demeurant dans l'amour, y compris l'abandon des siens, la moquerie des autres, la souffrance du martyre et la mort injuste. On peut traverser toute sa vie sans laisser place en soi à la moindre haine : on sait qu'elle pourrit le cœur.

 

Notre Dieu n'a jamais voulu nous cacher la divinité qui nous habite : en Jésus, il la dévoile éclatante de beauté, pour que nous en retrouvions le goût. Oui, "Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu !" (Saint Irénée)

 

     Bonne fête de Noël.

 

X François GARNIER

Archevêque de Cambrai

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Jeudi 21 décembre 2006 • 4224 visites

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