Après l'été, la rentrée pour les
"petits ânes que nous sommes tous"…
Juillet : Douze jours en Terre Sainte avec quarante diocésains ! Pèlerinage passionnant à tous points de vue. Mais pourquoi cette guerre ? Elle a bousculé en partie notre itinéraire, mais cela n'est pas grave. En revanche, elle n'a fait qu'attiser les haines réciproques et les désirs de vengeance. Elle n'a réussi qu'à multiplier le nombre toujours trop grand des ennemis et à reculer les chances d'une paix juste. Nous sommes loin, malheureusement très loin, des paroles prononcées par Yitzahk Rabin en septembre 1993 à
Août : Six jours à Lourdes avec 2500 diocésains ! Journées de grâce pour les malades et les hospitaliers, les amis du Petit train de l'amitié [1] et leurs accompagnateurs, les 120 hôtes de
Septembre : J'ai promis aux pèlerins de Lourdes que je donnerais à Église de Cambrai le texte suivant : je n'en connais pas l'auteur, mais il dit à quel point le Seigneur a besoin, en ce temps de rentrée, des petits ânes que nous sommes tous, moi compris, bien sûr !
Quelle aventure pour moi ! J'ai porté Dieu. J'ai entendu de loin : « Le Seigneur en a besoin » Et voilà qu’autour de moi tout le monde s’est agité. Les gens se sont mis à chanter : « Hosanna ! Hosanna ! » Et j’ai porté Dieu.
J’avais bien entendu dire que Dieu avait besoin des hommes, mais avait-Il vraiment besoin d’un âne ? Et pourtant, j’ai entendu : « Le Seigneur en a besoin. »
Et toutes sortes de pensées ont surgi en moi, les mêmes qui viennent à l’esprit des hommes quand ils se sentent repérés par le Seigneur.
Je pensais : ce n’est pas à moi qu’Il s’adresse. Il y a bien d’autres ânes plus grands, plus forts. Il y a même des chevaux : ce serait tout de même mieux pour porter Dieu.
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Je me disais : Il va être lourd, trop lourd ce Dieu pour un petit âne. J’ai déjà bien assez des fardeaux quotidiens. Pourquoi ne me laisse-t-Il pas tranquille ?
Je m’insurgeais : d’accord, je suis attaché ! Mais au moins je suis à l’ombre, à l’abri des coups et des moqueries. Je n’ai rien demandé. Qui est-Il, ce Seigneur, pour importuner ceux qui tentent de vivre cachés ?
Mais j’avais entendu « Le Seigneur en a besoin » et j’avais compris « J’ai besoin de toi ». Que faire ? Que dire ?
Je me suis laissé détacher, je me suis laissé emmener. Et Lui, le Seigneur des Seigneurs, s’est fait léger, doux, tendre, à ce point qu’à un moment j’ai pu croire que ce n’était plus moi qui portais Dieu mais Lui qui me portait. |
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Archevêque de Cambrai