Dialogue imaginé entre le Pape, Nietzsche et Marx.

édito du 2 Février 2006

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
edito_fev edito_fev  Après la lecture de "DIEU EST AMOUR" 
Première encyclique de Benoît XVI  

 
 3         Nietzsche : Très Saint-Père, l'Église, "avec ses commandements et ses interdits, ne nous rend-elle pas amère la plus belle chose de la vie ? N’élève-t-elle pas des panneaux d’interdiction justement là où la joie prévue pour nous par le Créateur nous offre un bonheur qui nous fait goûter par avance quelque chose du Divin ? "
 
5         Benoît XVI : "Il n’est pas rare aujourd’hui ", en partie à cause de vous, cher Monsieur, "de reprocher au christianisme du passé d’avoir été l’adversaire de la corporéité ; de fait, il y a toujours eu des tendances en ce sens. Mais la façon d'exalter le corps, à laquelle nous assistons aujourd’hui, est trompeuse. L’eros rabaissé simplement au «sexe» devient une marchandise, une simple «chose» que l’on peut acheter et vendre… "
 
NDLR     On aura tout intérêt à bien lire les § 6 à 18 de l'encyclique pour découvrir comment Dieu aime et comment, par l'Église, il nous apprend à aimer sans oublier l'Eros, pourvu qu'il soit habité d'Agapè : lorsque l'amour-plaisir se conjugue avec l'amour-charité, ils se valorisent l'un par l'autre, et surtout, sans disjoindre l'amour reçu de Dieu de l'amour à offrir au prochain… y compris au prochain non choisi !
 
26       Marx : Très Saint-Père " Les pauvres " n'ont "pas besoin d’œuvres de charité, mais plutôt de justice. Les œuvres de charité – les aumônes – " sont "en réalité, pour les riches, une manière de se soustraire à l’instauration de la justice et d’avoir leur conscience en paix, maintenant leurs positions et privant les pauvres de leurs droits… "
 
26       Benoît XVI : " Dans cette argumentation, il faut le reconnaître, il y a du vrai, mais aussi ", permettez-moi de vous le dire, "beaucoup d’erreurs. L’État doit être la recherche de la justice… et un ordre social juste consiste à garantir à chacun… sa part du bien commun. La doctrine de l’Église l'a toujours souligné… ", même si, au XIXème siècle, à la "naissance de l'industrie moderne ",
27             " les représentants de l'Église " l'ont perçu "avec lenteur … "

 


28       " L’Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’État. Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la
29       justice ! ". "Les fidèles laïcs, en tant que citoyens, sont appelés à participer personnellement à la vie publique ".
28       Mais "C ela ne signifie pas qu'il n'y aurait plus de la place pour la charité " que vous questionnez, cher Monsieur ! "L'amour sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste : il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide. Il y aura toujours de la solitude. De même, il y aura toujours des situations de nécessité matérielle… L’État qui veut pourvoir à tout, qui absorbe tout en lui, devient en définitive une instance bureaucratique qui ne peut assurer l’essentiel dont tout homme a besoin… ". "Il n'y aura jamais une
29       situation dans laquelle on n'aura pas besoin de la charité de chaque chrétien, car l'homme, au-delà de la justice, a et aura toujours besoin de l'amour ".
 
NDLR     Et là, o n aura tout intérêt à bien lire les § 30 à 42, qui, avant de se terminer en prière à Marie, nous rappellent les caractéristiques majeures de la charité telles que nous sommes appelés à la vivre :
 

   comme la réponse à une nécessité immédiate : " Les personnes qui ont faim

31            doivent être rassasiées, celles qui sont sans vêtements vêtues… ", service qui exige "compétence professionnelle " et "attention du cœur ", jamais l'une sans l'autre !

 
   comme une activité indépendante de tous les partis et de toutes les idéologies politiques." Nous ne contribuons à un monde meilleur qu’en faisant le bien, maintenant et personnellement, partout où cela est possible, indépendamment de stratégies et de programmes de partis ". "Le programme de Jésus est un cœur qui voit… et qui agit en conséquence ".
 
   comme une activité délivrée de " ce qu’on appelle aujourd’hui le prosélytisme. L’amour est gratuit. Il n’est pas utilisé pour parvenir à d’autres fins… Celui qui pratique la charité au nom de l’Église ne cherchera jamais à imposer aux autres la foi de l’Église… Le chrétien sait quand le temps est venu de parler de Dieu et quand il est juste de Le taire ".
 
   enfin, comme une activité exercée par " des personnes touchées avant tout
34            par l’amour du Christ, des personnes dont le Christ a conquis le cœur par son amour, en y réveillant l’amour pour le prochain ". Car "pour que le don n'humilie pas l'autre, je dois lui donner non seulement quelque chose de moi, mais moi-même ! "
 
NDLR     … L'encyclique est à lire en entier ! Seul l'Amour est digne de foi ! Que chacun puisse dire en voyant nos équipes-relais, nos équipes d'animation, nos équipes de mouvements ou d'aumôneries " VOYEZ COMME ILS S'AIMENT ! VOYEZ COMME ILS AIMENT ! "

 

 

X François GARNIER

Archevêque de Cambrai

NB : tout ce qui est en caractères droits

est citation exacte de l'encyclique.

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Vendredi 03 février 2006 • 4720 visites

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