Des Boussoles dans un monde déboussolé.

Edito du 6 octobre 2005

 

Des Boussoles dans un monde déboussolé.

Religieux et religieuses d'ici et d'ailleurs.

 

      … « Ils vivent la difficile fraternité sans se choisir, cela n'est pas si simple. Ils trouvent leur richesse en choisissant la pauvreté. Ils aiment à plein cœur en choisissant le célibat. Ils deviennent libres en choisissant d'obéir au Christ. Ils nous provoquent, sans le dire, sur notre manière très mondaine et fragile de concevoir ce que nous appelons "la réussite"…

 

      … Qu'on les regarde aujourd'hui, même s'ils ne sont plus très jeunes dans leur majorité, qu'ils soient moines et moniales, ou frères et sœurs en mission apostolique, ils sont sans nom, sans gloire. Religieux et religieuses de tous les jours. Serviteurs discrets de tous les jours, toujours les mêmes, sans grandeur autre que celle d'un bonheur à partager avec un cœur qui recommence chaque matin son espérance…

 

      … Ils tissent, sans aucun bruit, de l'amour simple à journée pleine. Avec leurs limites bien sûr. Mais, finalement si peu. Avec leur foi, ils rendent un immense service, gratuitement, fidèlement, jour après jour et auprès de tous, croyants ou incroyants »…

 

    

Neuf ans après, je peux redire de tous les frères et sœurs religieux et religieuses de notre diocèse ce que j'ai eu la joie de dire à Jean-Paul II au premier jour du voyage pastoral qui, de St Laurent-sur-Sèvre en Vendée, allait le conduire à Ste Anne d'Auray, Tours et Reims.

     Mais je peux le dire aussi des soixante-cinq sœurs malgaches de Ste Thérèse d'Avesnes que l'été m'a donné le bonheur de rencontrer, dans leur pays.

 

     Avec sœur Marie-Benoît, leur supérieure générale, et sœur Nicole, leur provinciale, j'ai parcouru la grande Ile, de Tananarive à Tuléar, de communauté en communauté. Les sœurs m'ont raconté leurs missions : le service des paroisses, l'évangélisation des villages de brousse (que l'on atteint plus facilement avec des charrettes tirées par des zébus qu'avec les plus sophistiqués des 4x4 !) ; mais aussi l'animation d'un centre d'alphabétisation (reconstruit tout neuf dans un quartier de misère, en grande partie grâce au 1% de notre budget diocésain affecté à l'aide au Tiers-Monde) et la direction d'écoles primaires ou de collèges ; et encore la vie d'un centre de récupération nutritionnelle où jusqu'à trente bébés en danger de mort sont accueillis avec leur maman plusieurs semaines ; tout à côté, un centre antituberculeux accueille une cinquantaine d'enfants et de jeunes : ils y sont soignés (1)  et accompagnés – études et jeux – pendant une dizaine de mois, 24 heures sur 24. Ajoutez l'accompagnement de personnes handicapées, quelques dispensaires, centres de promotion féminine ou de promotion agricole, de l'aide juridique…

     Et enfin, la joie de vivre les vœux perpétuels de trois jeunes sœurs, Albertine, Lydie et Jeanne d'Arc ! C'était la joie presque parfaite… presque, parce que je vois chaque jour la fécondité pour notre Église de Cambrai du "signe" de la vie religieuse et que je me dis souvent : "Si seulement quelques jeunes filles (et garçons !) du diocèse de Cambrai acceptaient de plonger dans la vie consacrée ! Notre Diocèse en a besoin !

 

 

 

X François GARNIER

Archevêque de Cambrai

 



  (1)Entre autres par une jeune médecin de Vendée envoyée par la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération).

 

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Jeudi 06 octobre 2005 • 4227 visites

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