« ÊTRE » ! Tout simplement !
Au cours des nombreuses rencontres que l’évêque peut avoir avec les diocésains, il entend toujours les mêmes questions : « qu’est-ce qu’il faudrait faire pour » ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour des célébrations plus vraies, plus simples, plus belles ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour que les jeunes viennent ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour que le caté rassemble un plus grand nombre d’enfants ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour que tous les malades ou personnes isolées soient visités ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour que nos institutions catholiques d’enseignement soient davantage ce qu’elles devraient être ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire avec les musulmans ?
C’est toujours la même question : « faire, faire, faire » ?
Et à chaque fois me revient à l’esprit le premier fruit de l’audit diocésain que nous avons appelé « Recherche Avenir » et que nous avons commencé il y a maintenant plus de 5 ans ; ce premier fruit était le suivant : les consultants ont très vite compris en rencontrant les diocésains qu’avant de se demander « quoi faire », il fallait que chacun se pose la question « comment être ?» Est-ce que je suis vraiment chrétien, attaché au Christ et fier de l’être ? Est-ce que je suis vraiment de l’Église ? D’une Église que j’aime et sers, malgré toutes les déceptions qu’elle peut me donner ? Est-ce que je suis vraiment nourri de l’Évangile ?
Moi le premier je ne suis pas assez du Christ, de l’Évangile et de l’Église ! Mais chacun de nous et moi avec vous devons nous arrêter en ce début d’année pour faire le point ! Car être véritablement du Christ, c’est prendre le temps de le prier, de l’adorer et de le recevoir humblement dans le sacrement du pardon et dans le sacrement du don qu’est l’Eucharistie ! Être véritablement du Christ, c’est prendre le temps de lire l’Évangile et s’il le faut de constituer une équipe de partage de l’Évangile : nous les souhaitons plus nombreuses dans le diocèse. Être véritablement du Christ, c’est prendre le temps du service humble et concret du plus pauvre que nous, c’est prendre le temps d’accepter de servir là où nous sommes appelés : un mouvement apostolique, une aumônerie, un service diocésain, une paroisse. Et être véritablement du christ, c’est renoncer à toute critique par derrière, à toute critique destructrice. C’est grandir dans la capacité de se réjouir de ce que l’autre réussit mieux que nous…
« » Être ! « Être » ! « Être » avant de « Faire » !
Bonne rentrée !
+ François GARNIER
Archevêque de Cambrai