De surprise en surprise pour un grand bonheur

Édito du 19 juin 2014

 

Priere pour la paix Priere pour la paix  

 

Notre pape fait vraiment notre fierté. Il est parti en Terre Sainte en pèlerin. C’est le Christ qui l’habite et lui seul.

 

Surprise : il est accompagné d’un iman et d’un rabbin, deux de ses vieux amis argentins.

 

Surprise : en Jordanie, près du lieu où Jean-Baptiste baptisa Jésus, il rencontre des réfugiés syriens, priant sans doute pour que la peste qu’est la guerre soit guérie pour eux comme elle le fut pour Naaman le syrien au temps du prophète Elisée (2 Rois 5).

 

Surprise : en Palestine, à Bethléem, il touche le mur infranchissable qui étrangle Bethléem ; geste inattendu et peut-être le plus beau de tous les gestes qu’il pose. Il sait bien que ce mur assure de la sécurité en Israël, mais il doit prier pour qu’il tombe au plus vite.

 

Surprise : en Palestine, à Bethléem, il invite le président de l’autorité palestinienne - Mahmoud Abbas le musulman - et le président d’Israël – Shimon Peres le juif – dans sa maison au Vatican afin de prier pour la paix durable.

 

Surprise : à Jérusalem, dans la vieille ville, il se recueille au pied du mur des pleurs : il y glisse non pas sa prière mais celle du Christ, le Notre Père. Il y rencontre le grand rabbin d’Israël, avant de rencontrer au-delà du mur, sur l’esplanade du Temple, le grand Mufti de Jérusalem. Il prie pour une « coexistence sereine »…

 

Surprise : à Jérusalem, en Israël, au Mémorial de la Shoah, il parle humblement du droit « à deux états jouissant de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues impliquant pour chacun de renoncer à quelque chose… »

 

Et c’est le grand bonheur du 10 juin : il est avec le patriarche orthodoxe Bartholoméos, cinquante ans après l’inoubliable rencontre entre le Pape Paul VI et le patriarche Athénagoras, entre Mahmoud Abbas et Shimon Peres ; ils prient dans les jardins du Vatican. Le Pape François écoute attentivement les prières juives et celles de l’Islam. Ce qu’il dit lui même, il faudrait le graver en chacun de nos cœurs dès qu’il est tenté par quelques divisions que ce soient :

 

« Le monde est un héritage que nous avons reçu de nos ancêtres, mais c’est aussi un prêt de nos enfants : des fils qui sont fatigués et épuisés par les conflits et désireux de parvenir à l’aube de la paix ; des fils qui nous demandent d’abattre les murs de l’inimitié et de parcourir la route du dialogue et de la paix afin que l’amour et l’amitié triomphent. (…) Pour faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l’affrontement ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des accords et non aux provocations ; oui à la sincérité et non à la duplicité. Pour tout cela, il faut du courage, une grande force d’âme. L’histoire nous enseigne que nos seules forces ne suffisent pas ».

 

Extrait de l’intervention du Pape François

A l’invocation pour la paix

 

+ François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Mercredi 25 juin 2014 • 2560 visites

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