Merci « La Croix » !
Merci Madame Dominique Quinio pour votre éditorial du vendredi 16 mai 2014 ! Priant pour que « la liberté religieuse », telle qu’en parle le Concile Vatican II, devienne la conviction partagée par tous les « religieux » et « politiques » du monde. Elle sera toujours source de la vraie paix.
+ François Garnier
Archevêque de Cambrai
Meriam chrétienne,
condamnée à mort au Soudan.
La jeune femme était jugée pour « apostasie »
Editorial de Dominique Quinio
La Croix, le 16 mai 2014
Soudain, le combat contre la barbarie prend un visage. Il y eut Malala, la jeune Pakistanaise grièvement blessée dans un bus scolaire parce qu’elle militait, contre les talibans, pour le droit des filles à aller à l’école. Aujourd’hui, Meriam Yahia Ibrahim Ishag, une Soudanaise de 27 ans, illustre à son tour l’opression d’un pouvoir et le courage d’y résister. Malala et Meriam sont les sœurs de ces lycéennes nigérianes enlevées il y a un peu plus d’un mois. Et de beaucoup d’autres victimes, de toutes confessions, du fanatisme islamiste.
Meriam est enceinte de huit mois ; elle a elle a aussi un petit garçon de deux ans. Chrétienne, elle est en prison à Khartoum pour « apostasie » : elle est considérée comme musulmane car son père est musulman. Mais sa mère, chrétienne orthodoxe, l’a élevée tandis que son père était absent. Meriam a été condamnée jeudi à la peine de mort par pendaison. Comme si cela ne suffisait pas, elle a en outre été condamnée à recevoir cent coups de fouet pour « adultère » : l’adultère en l’occurrence consiste à avoir épousé un chrétien. Meriam, à qui l’on avait donné trois jours pour renier sa foi, a réfuté l’accusation d’apostasie : « je suis chrétienne », a-t-elle répondu au juge.
Des diplomates occidentaux, des associations de défense des droits de l’homme et quelques Soudanais se sont mobilisés autour d’elle. Ses avocats vont faire appel et il est à espérer que la sentence de mort ne sera pas exécutée. Mais il reste la prison, la violence du verdict et les accusations. Il reste sa liberté religieuse entravée ; la liberté des femmes bafouée. Car Malala, Meriam et leurs sœurs du Nigeria, quelle que soit leur religion, paient le prix d’être des femmes ; elles se retrouvent en première ligne face à des hommes qui ne veulent pas leur reconnaître le droit de s’instruire, le droit de travailler, le droit de se marier selon leur cœur, de croire autrement que leur père. Double, triple, quadruple peine…