Le Denier de l’Église :
La responsabilité de chaque catholique.
Nos trois diocèses de Lille, Arras et Cambrai sont trois portions de notre Église Universelle. Les évêques sont les frères du Pape et la mission de tous les baptisés est connue : elle est de vivre selon l’Évangile autant qu’il est possible dans la vie personnelle et sociale.
Si nos trois diocèses sont trois portions d’Église, ils sont aussi trois petites entreprises. Pour le seul diocèse de Cambrai, deux cents prêtres environ, soixante dix laïcs salariés, et cinq séminaristes sont au service de tous. La responsabilité de chacun doit permettre à l’évêque d’assurer un traitement décent pour les prêtres, un salaire normal pour les laïcs, et la formation la meilleure possible pour chaque séminariste. Le Denier de l’Église devrait lui permettre d’assurer ces traitements et ces salaires : malheureusement, il ne le fait pas.
Au nom de mes frères évêques de la Province, j’ose faire trois appels :
- Un premier appel s’adresse aux catholiques pratiquants ; toutes nos études montrent que la moitié d’entre eux ne participent pas au Denier de l’Église. Ils sont pourtant généreux, ils participent chaque dimanche aux quêtes et doivent penser que cela suffit, oubliant que les quêtes ne participent en rien aux salaires et aux traitements des personnes ; elles servent aux paroisses pour assurer leurs frais de chauffage, d’éclairage, de téléphone, d’entretien. J’appelle donc tous les catholiques pratiquants à participer au Denier de l’Église.
- Un deuxième appel s’adresse aux parents catholiques qui participent au Denier de l’Église et souvent généreusement. Je les appelle à informer leurs enfants et leurs petits enfants sur la nécessité qu’il y a pour chaque famille catholique de participer au financement des serviteurs permanents de son Église diocésaine. Il n’est pas facile de donner beaucoup à l’heure où l’on bâtit sa maison, où l’on a en charge les études des enfants, où la vie est chère… mais participer ne serait-ce qu’avec, trois, cinq ou dix €uros par mois prélevés automatiquement est à la mesure du plus grand nombre des familles plus jeunes. Nous savons que nos donateurs réguliers sont le plus souvent âgés ; nous avons donc plus que jamais le devoir d’informer les générations qui les suivent sur le sens et la nécessité de participer au Denier.
- Un troisième appel s’adresse aux familles qui comptent sur l’Église au moment de leurs plus grands bonheurs ou de leurs plus grandes épreuves : un baptême, un mariage, une inscription au caté, le décès de l’un des leurs. A ce propos, c’est une épreuve pour les prêtres désormais peu nombreux de ne pas pouvoir comme ils le souhaiteraient accompagner toutes les obsèques. Notre Église, avec des laïcs formés, essaie de répondre au mieux à toutes ces demandes diverses. Les familles font alors une offrande aux paroisses pour qu’elles puissent faire face à leurs frais. Mais là encore, une information peut leur être donnée sur la cotisation volontaire même très modeste mais régulière qu’elles peuvent faire pour la prise en charge des traitements et des salaires des permanents d’Église.
Dans nos trois diocèses, il y a seize mille « messagers collecteurs ». Au nom des évêques de notre Province, je veux les remercier. Ils frappent aux portes des diocésains pour leur donner d’abord des informations sur la vie de leur paroisse ou de l’Église locale ; et à cette occasion ils proposent une participation au Denier de l’Église. Ils méritent toute notre gratitude.
Nous avons à rappeler que le moyen le plus sûr et le moins douloureux de participer au Denier de l’Église est sans aucun doute le prélèvement automatique aussi généreux que possible.
C’est d’une véritable conversion qu’il s’agit : pour un catholique même non pratiquant, le Denier de l’Église n’est pas un don mais davantage un dû volontaire à la mesure de ses moyens afin que son Église puisse faire face à ses dépenses les plus incontournables. Oui le Denier de l’Église est la responsabilité de chaque catholique.
+ François Garnier
Archevêque de Cambrai