I
L'Église demain ? Nos paroisses demain ? Notre Synode va les imaginer ; il va prier pour que l'Esprit Saint nous ouvre les yeux, féconde notre réflexion et anime notre passion missionnaire. Avec les forces et les faiblesses qui sont les nôtres. Avec son souffle surtout.
Puis-je vous confier ma prière simple : je prie pour que sous chaque clocher ou dans chaque quartier, nous sachions sur quels baptisés (2 ou 3 minimum, à cause de l'Évangile : Matthieu 18,20), sur quelles familles, l'Église peut réellement compter : elle les animerait pour les deux missions majeures qui seraient les leurs, celle de plonger profond dans l'Évangile et celle de faire réellement de la fraternité autour d'elle ! Celle de plonger profondément dans le cœur de Jésus et celle de servir tous les frères, à commencer par ceux qui nous dérangent le plus.
Au cours de la plupart des siècles, on a pu croire en la disparition de l'Église : bien des persécutions et nombre de révolutions l'ont cherchée par les moyens les plus violents ; les divisions et les violences l'ont fragilisée ; les anesthésies nouvelles, l'individualisme, le "consumérisme" dont parlait Jean Paul II ont cherché à l'étouffer, à la rendre amnésique et sourde à la Parole de son Seigneur.
Mais voilà que, comme une eau dont personne ne peut arrêter le courant, la sainteté de ceux qui se nourrissent de l'Évangile et font de la fraternité autour d'eux ne cesse de réapparaître et de féconder notre terre.
Alors je rêve aux cinq ou six cents petites communautés priantes et missionnaires qui seraient signes d'Évangile au milieu des "Chtis" !
Là, on lirait l'Évangile, parce qu'il est la source d'une joie indéracinable.
Là, on ne chercherait qu'à servir la fraternité…
Rêve ou affaire à suivre ?
+ François Garnier
Archevêque de Cambrai