Simplement "parmi les autres"

Merci à Benoît XVI

 

 

Il n'était pas simple de succéder à Jean-Paul II. Benoît XVI avait accepté cette charge sans l'avoir espérée et même en la redoutant, simplement parce qu'il avait perçu dans sa prière que son élection par ses frères cardinaux était sans doute l'expression de l'appel du Christ. Il quitte cette charge par une annonce discrète faite dans le cadre d'une réunion hebdomadaire avec à peine vingt cardinaux.

 

Pourquoi lui dire plus qu'un merci ?

 

Il a porté cette charge

 

P  En restant lui-même, en "humble ouvrier dans la vigne du Père" : ses premiers mots sur la place Saint Pierre lors de son élection.

 

P  En s'effaçant devant le Christ. Il ressemble au pape minuscule aux pieds de l'immense Sauveur à servir que l'on trouve dans l'abside de la Cathédrale de Rome. Le Christ, son unique passion ; ses trois livres de pape théologien…

 

P  En souffrant de voir reculer l'influence de l'Église Catholique dans les choix que font les sociétés modernes, mais dans la confiance ferme et indéracinable dans ce qu'il appelle les "minorités créatives" qui se laissent habiter par l'Esprit.

 

P  En nous rappelant que la nouvelle évangélisation, ceci est capital, ne commence que par la conversion et la sainteté personnelle de qui veut la promouvoir.

 

P  En renonçant à tous les artifices de la séduction : sa voix égale, sa présence discrète, son humilité non feinte.

 

P  En étant infiniment plus pasteur qu'on ne le dit : il a toujours allié patience et fermeté dans les épreuves les plus diverses qui ont été sans doute à ses yeux les plus grandes : ses frères "pédophiles" et ses frères "intégristes".

 

P  En nous rappelant enfin que nul n'est indispensable, qu'il ne faut pas s'accrocher à quelque charge que ce soit quand en conscience les fragilités physiques, intellectuelles et spirituelles empêchent de la vivre comme il le faudrait.

 

L'Évangile parle des "serviteurs" que les traductions qualifient d'"inutiles" ou de "quelconques" : je n'aime pas ces traductions ! Un serviteur n'est jamais inutile ou quelconque : il est serviteur "parmi les autres", simplement "parmi les autres"… C'est ainsi que Benoît XVI nous a servis ! Les esprits forts diront ses faiblesses. Avec le plus grand nombre, je lui dis simplement un immense Merci.

X François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Vendredi 01 mars 2013 • 2405 visites

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