Notre Dieu ? Un très bon cuisinier !

Edito du 2 octobre 2008

Notre Dieu ? Un très bon cuisinier !

 

     Il y a les heures de bonheur : les Journées Mondiales de la Jeunesse avec les 50 jeunes du diocèse de Cambrai ; la Grande Visitation de Valenciennes à Lourdes avec les 150 cyclistes et marcheurs ; les 3000 pèlerins de Cambrai qui les accueillaient en chantant "Reine des Cieux" ; les 5 ou 6 mille diocésains fêtant le millénaire de Notre-Dame du Saint-Cordon, dont 600 jeunes de plus de 16 ans ; l'ouverture de la Maison Bertholin pour bien accueillir à Valenciennes les pèlerins attendus ; la prochaine inauguration de la Maison du Diocèse… Chacun peut allonger la liste.

 

     Il y a les heures graves : les minutes d'une tornade folle ou d'une pluie diluvienne, toutes deux meurtrières : qu'elles suscitent les solidarités vraies, celles qui ne passent pas comme "la rosée du matin qui tôt se dissipe" (Os 6, 4)

 

     Il y a les heures longues, trop longues. Celles où le diable nous tente de désespérance : "c'est toujours les mêmes…", "nous ne sommes pas assez nombreux…", "nous sommes faibles… fragiles", "on vieillit sans successeurs…", "il n'y a pas de jeunes…". On omet d'ajouter comme Saint Paul, que nous sommes pécheurs, faisant le mal qu'on ne voudrait pas faire, ne faisant pas le bien qu'on voudrait faire…(selon Rm 7, 19)

 

     On oublie alors à quel point notre Dieu est un bon cuisinier. Aujourd'hui, comme toujours, il sait faire de très bons plats avec les petits restes que nous sommes.

 

     Aujourd'hui, comme au temps des Apôtres :  "A bien des égards, les Apôtres étaient des personnes ordinaires. Aucun d'eux ne pouvait prétendre qu'il était un disciple parfait. Ils n'avaient pas su reconnaître le Christ (Lc 24, 13-32), ils avaient dû rougir de leur ambition (Lc 22, 24-27), ils l'avaient même renié (Lc 22, 54-62). Et pourtant, quand ils furent remplis de l'Esprit Saint, ils furent transpercés par la vérité de l'Évangile du Christ et ils se sentirent poussés à le proclamer sans crainte." (Discours de Benoît XVI aux JMJ pour l'accueil des jeunes le 17 juillet 2008).

     Aujourd'hui, comme dans l'Ancien Testament, Dieu se révèle par Abraham, mystérieux bédouin venu de loin ; par Moïse "sauvé des eaux" ; par David, le petit dernier de la famille ; par Jérémie le timide ; Amos, le paysan ; Jonas, le fugitif et Job, l'accablé de malheurs… pour ne citer qu'eux.

     Aujourd'hui, comme dans l'Histoire de l'Église : l'espérance renaît mystérieusement de la sainteté, des grands saints qui se sont toujours considérés comme minuscules : un "poverello" d'Assise, une Bernadette de Lourdes, une Thérèse de Lisieux, une Élisabeth de Dijon… là encore pour ne citer qu'eux.

 

     Alors chaque jour, faire ce que l'on peut avec ses dons et ses limites, croire que tous les autres peuvent faire bien plus et mieux que chacun l'imagine. Appeler comme Jésus, en risquant les "nuits sans rien prendre" (Lc 5, 5) et relancer les filets. Peiner sans doute, mais s'endormir chaque soir en paix : Seigneur, j'ai fait ce que j'ai pu… J'ai planté, j'ai arrosé : "seul compte celui qui donne la croissance…" (1 Co 3, 7) ", et c'est Toi !

 

X François GARNIER

Archevêque de Cambrai

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Jeudi 02 octobre 2008 • 3767 visites

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