« Les hommes, c'est comme les fleurs,
c'est plus joli avec toutes les couleurs… »
Pentecôte 2008
C'est une parole de petite fille. Parole lumineuse de vérité toute simple. Parole impossible à oublier un matin de Pentecôte : « Parthes, Mèdes, Élamites, habitants de Cappadoce, d’Asie, de Phrygie et de Pamphylie, Crétois et Arabes, Romains et Juifs… » (Ac 2, 9). Tous comblés de tous les dons de l’Esprit. Tous surpris de se découvrir fils du même Dieu qui s’appelle Père. Tous rendus capables, par le Fils, de devenir de vrais frères. Au-delà de leurs peurs, de leurs haines, de leurs guerres… Hier…
Et aujourd’hui ? « Palestiniens, Israéliens, Syriens, Libanais, Irakiens, Haïtiens, Maghrébins, Subsahariens ».
Qui pourra nous libérer de la peur de l’autre ?
Qui nous ouvrira les yeux, les cœurs et les mains ?
Qui nous apprendra à ne réussir soi-même qu’en faisant réussir l’autre ?
Qui nous invitera à créer pour partager ?
Qui nous délivrera d’un désir de posséder plus grand que celui de servir ?
Qui nous donnera la passion – avec tout ce qu’elle implique d’audace, de ténacité, d’imagination, de renoncement et de pardon – de faire de la Terre notre patrie commune ?
Qui, sinon l’Esprit de Pentecôte ?
La tâche est urgente, même si ce monde n’est pas notre patrie définitive ; même s’il ne comble pas toute notre espérance de chrétiens.
Urgente car « l’avarice prolongée (des plus riches) ne pourrait que susciter le jugement de Dieu et la colère des pauvres, aux imprévisibles conséquences »… Ainsi parlait Paul VI, il y a déjà 41 ans (« Populorum Progressio » n° 49), de manière réellement prophétique.
Il aurait aimé la parole de la petite fille : « Les hommes, c’est comme les fleurs : c’est plus joli avec toutes les couleurs… ».
X François GARNIER