L'indulgence ?

Le plus précieux des cadeaux de noël ! Edito du 17 décembre 2009

L'indulgence ?

Le plus précieux des cadeaux de noël !

 

"Interpréter toute chose de la façon la plus positive qui soit, encore que les apparences soient contraires."

C'est la troisième règle qu'un évêque auxiliaire plein d'humour donnait aux amis qu'il honorait malicieusement du titre de "chanoines".

Relisez-la : c'est un appel à l'indulgence. Sans naïveté. Sans renoncement au discernement, voire au jugement. Sans renoncement à l'affrontement quand la justice est en cause. Ce n'est pas non plus l'oubli de l'exigence, à condition toutefois qu'on l'ait plus grande pour soi que pour les autres, ce qui est en soi et déjà une fameuse conversion.

 

Mais allons plus loin. C'est garder sur l'autre, quoi qu'il ait fait et de quoi qu'il soit coupable, un regard d'amour qui ne désespère jamais de lui. C'est renoncer à réduire qui que ce soit à sa faute, aussi grande soit-elle. C'est savoir que l'autre ne pourra jamais se relever si je ne l'aime encore ; c'est puiser dans l'amour infini du Père de quoi ouvrir ses bras à celui qui revient de très loin tout vidé de lui-même. C'est aimer.

Encore aimer. Toujours aimer. Quand bien même cet amour paraîtrait idiot ou fou, naïf ou insupportable au "monde".

Allons plus loin encore. C'est d'avoir choisi de vivre cet Amour-là que le petit Jésus de la crèche est mort devenu grand. Ce sont tous nos manques d'indulgence qui ont alourdi sa Croix et l'ont fait chuter sans doute plus de trois fois. Et c'est parce qu'il a tué la haine et gardé coeur, y compris à l'égard de ses meurtriers, que le Père ressuscite son Fils.

 

C'est l'indulgence en personne que le Père nous offre en nous donnant son Fils. Et c'est d'elle qu'Il nous charge pour que nous l'offrions. Ils rendent gloire à Dieu, et fêtent vraiment Noël ceux et celles qui ne craignent pas de la recevoir de Dieu pour la donner très concrètement à ceux et celles qui leur font le plus de mal.

Dans ce monde dur où la loi du Talion réapparaît sans cesse, renoncer au donnant-donnant, coup pour coup, oeil pour oeil et dent pour dent, et manifester de l'indulgence à l'égard de celui ou celle qu'on n'aime pas, au risque d'ailleurs qu'il la rejette, est sans doute le plus précieux des cadeaux de Noël.

 

Bon Noël à vous tous et à vous toutes.

 

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Article publié par Michel LEMAIRE • Publié le Jeudi 24 décembre 2009 • 3667 visites

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