Hervé, Sébastien, Jean-Marie Vianney,et

Edito du 18 juin 2009

Hervé, Sébastien, Jean-Marie Vianney,

et Saint Paul…

 

 

      Le dimanche 28 juin, j'aurai la très grande joie d'ordonner prêtre Sébastien Fabre, et diacre en vue du presbytérat Hervé Desprez. Il se trouve que ces ordinations vont se vivre alors que se termine "l'année Saint Paul" et que commence "l'année sacerdotale" souhaitée par le Saint Père à l'occasion du 150ème anniversaire de la mort du Saint Curé d'Ars.

 

      De Saint Paul, quoi retenir ? Sans doute pour le plus ardent des persécuteurs des premiers chrétiens la capacité de devenir le plus courageux des hérauts de l'Évangile. Héraut infatigable, ambassadeur passionné du Christ, franchissant les montagnes, traversant les mers, affrontant les tempêtes : il s'agit pour lui , quoi qu'il en coûte, fut-ce le martyre, de tout faire pour que la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ aille de Jérusalem jusqu'à Rome, capitale des païens qui se mettent à quatre pattes devant l'empereur. Il est urgent de leur dévoiler l'Unique Seigneur devant qui ployer le genou. Paul, le grand Paul, c'est aussi le très humble qui se sait "vase d'argile" fragile : c'est le trésor qui l'habite, le Christ, qui le rend solide ! Enfin j'aime ce qu'il dit des premières petites communautés chrétiennes qu'il sème en passant, parce que nous pouvons encore le dire des nôtres aujourd'hui : "A tout moment, nous subissons l'épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés ; nous sommes désorientés, mais non pas désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis". ((2Co 4, 8-9).

 

      Et du Saint Curé d'Ars ? Nous en reparlerons, mais en pensant à lui, je revois mon vieux curé de Labergement les Seurre, le Père Moniot, curé de quelques 700 habitants dont il connaissait les parents, les enfants et les petits-enfants. Curé comme autrefois, soutane, barrette, bréviaire, lunettes au bout du nez. Merveilleux curé pour tous, y compris pour "le communiste" du nom de Caisé avec qui il allait à la pèche. Curé passant des heures au confessionnal, connaissant tout des faiblesses avouées ou cachées de chacun, curé de tous les baptêmes, messes, mariages et enterrements, mais aussi curé qui avait le temps de faire son jardin et d'écrire l'histoire de sa paroisse, Saint curé, oh oui !

 

      Alors, je pense à Sébastien et Hervé. Prêtre cette année ou l'an prochain, ils ne seront ni dans la situation de Saint Paul, ni dans celle du Curé d'Ars ou des saints curés qui lui ressemblaient tant il y a tout juste quarante ans ! Mais que nos ordinands puisent chez le premier la passion d'annoncer l'Évangile du Christ à tous, en en vivant eux-mêmes ! Et qu'ils puisent chez le second l'amour indéracinable d'une terre, des gens comme ils sont et de l'Église comme elle est !

      Si, en plus, leur formation et l'Esprit-Saint leur apprennent la joie de collaborer et de trouver les meilleurs qu'eux-mêmes auxquels ils sauront confier tout ce que les baptisés confirmés peuvent faire souvent bien mieux qu'eux, ils n'ont pas fini de trouver le bonheur qui tient, même aux heures des épreuves qui passent.

 

 

X François GARNIER

Archevêque de Cambrai

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Samedi 20 juin 2009 • 4844 visites

keyboard_arrow_up