"Est-il vraiment celui qui doit venir ?"

Edito du 20 décembre 2007

"EST-IL VRAIMENT

CELUI QUI DOIT VENIR ? "

(Mt 11, 3)

 

 

     Les instituts de sondage – IFOP, SOFRES, et Cie – n'existaient pas au temps de Jésus. S'ils avaient posé la question suivante à ses compatriotes juifs : "A votre avis, qui sera le MESSIE ? ", la très grande majorité aurait répondu : "Il sera ROI, plus grand que David ; il nous délivrera de l'occupation romaine et nous serons enfin libres… "

     D'autres, moins nombreux, auraient répondu : "Il sera grand PROPHÈTE, plus grand que Moïse, Elie, Isaïe… "

     Une infime minorité, proche des milieux du Temple de Jérusalem, aurait dit : "Non, il sera le GRAND-PRÊTRE dont nous avons besoin… "

 

     Je regarde l'enfant de la crèche.

 

     Oh Roi, il l'est ! Roi sans armée ni palais ; roi de cœur pour les mal aimés ; roi à genoux qui lave les pieds des douze, y compris ceux de Judas qui va le trahir, de Pierre qui va le renier, des autres qui vont le fuir ; roi vite abandonné de tous, sauf de Marie, sa mère, de quelques femmes et d'un disciple ; roi moqué, déguisé, un roseau pour sceptre et des épines pour couronne ; roi crucifié entre deux vrais bandits ; roi d'un royaume "qui n'est vraiment pas de ce monde" même s'il est sans cesse recommencé en ceux et celles qui le laissent régner en eux.

 

     Prophète, il l'est ! Mais rien à voir avec les prophètes de cour, ceux qui parlent pour plaire à qui les paye ; prophète qui parle en face, s'il le faut ; prophète qui affronte sans haine ; prophète qui dérange au nom de son Père. Plus encore : prophète qui vit lui-même toute la sainteté dont il parle ; prophète en qui l'on ne trouve aucune distance entre ce qu'il dit et fait !

 

     Et Prêtre, il l'est aussi ! Plus que les grands-prêtres du Temple de Jérusalem, ceux du Temple qui offraient en sacrifice des bêtes innocentes et vivaient de ce commerce. Lui, il s'offre lui-même ! Sans rien garder pour lui de sa tranquillité, de sa santé, de sa sécurité. Il est tout à la fois "le prêtre, l'autel et la victime", dit la plus belle des préfaces !

 

     Dieu le Père ne se moque pas de nous. A Bethléem, par Marie, il nous offre vraiment le plus précieux des cadeaux. Il est "vraiment Celui qui doit venir" : Jean-Baptiste ne s'est pas trompé ! Il a servi la vérité, mieux que tous les sondages !

 

     Joyeux Noël !

 

X François GARNIER

Archevêque de Cambrai

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Jeudi 20 décembre 2007 • 4385 visites

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