L'Esprit-Saint ne fait pas de bruit
mais il est bel et bien là.
Un vrai bonheur : celui de lire avec toute l'équipe diocésaine du Catéchuménat les 34 lettres reçues des 34 adultes qui demandent à recevoir le Baptême au cours de la veillée pascale, le 7 avril prochain.
Dans la plupart des cas, des itinéraires compliqués et des épreuves infiniment plus grandes que la plupart des nôtres. Mais il y a eu l'accueil d'un laïc, l'accompagnement d'une religieuse ou de tel ou tel prêtre, tous heureux de croire. Et puis c'est l'histoire d'un déclic : la rencontre du Christ, une bonne foi pour toutes.
Impossible de résister au bonheur de partager avec vous quelques passages de leurs lettres :
Le premier dit le cœur de la foi : "Jésus a demandé à ses disciples : "Pour vous, qui suis-je ?" Pour moi, qui est Dieu ? Son image a évolué au fur et à mesure de ma vie. Avant d'entreprendre mes démarches vers l'Église, Dieu était cette toute puissance qui nous avait créés, nous aimait mais avait décidé de nous laisser libres de nos choix sans intervenir. Il était présent à la fin de notre vie pour nous accueillir auprès de lui. Mais plus je discutais au sein de mon aumônerie, plus j'assistais à des messes, plus je faisais de rencontres et plus une nouvelle image se formait. Aujourd'hui, pour moi, Dieu est toujours cette force sage au regard bienveillant qui nous attend à la fin de la route, mais il est en même temps Jésus qui m'accompagne chaque jour, qui vit avec moi mes moments forts comme ceux où je ne suis pas à la hauteur. Il est les empreintes de pas dans le sable à côté des miennes et il me porte quand les épreuves de la vie me paraissent insurmontables."
Le second, sur l'importance des petits gestes qui disent cette foi : "Au moment du décès de mon père, j'ai rencontré l'aumônière du CHR de Lille qui nous a accompagnés durant ses derniers jours de vie. Elle a témoigné un véritable intérêt envers notre famille, notre histoire et notre avenir. Elle a eu un geste qui m'a profondément émue en bénissant ma grossesse, le bébé et mon accouchement à venir."
"Lors de la cérémonie d'entrée en catéchuménat, le 2 juillet 2011, j'ai été touchée par l'accueil chaleureux et convivial de la communauté. Précédemment, j'avais eu l'occasion de participer à une messe afin d'en connaître le déroulement. Avec mon fiancé, nous avions été agréablement surpris par l'échange de poignées de mains lors de "la paix du Christ" et surpris de recevoir la paix du Christ des autres chrétiens."
"Le chemin continue avec mes accompagnateurs, nous sommes maintenant cinq puisque deux nouvelles catéchumènes participent à nos rencontres et celles-ci sont encore plus enrichissantes."
"Pour m'accompagner, j'ai choisi comme marraine, ma tante. Elle me dit souvent combien l'attitude et les paroles de Jésus sont essentielles et que sa vie s'enracine dans une intimité avec Jésus, avec Dieu le Père et l'Esprit-Saint."
"Avec mon fiancé, nous avons le souhait de nous unir par le mariage. Ayant entrepris de recevoir le baptême, notre mariage chrétien prend bien plus de sens."
Le troisième, très court, parce que tout est dit en quelques mots tout simples : "… Nous nous sommes mariés le 3 septembre 2011. J'ai décidé de demander le baptême pour me fortifier dans la foi et faire de moi un vrai témoin du Christ, pour pouvoir élever mes enfants en tant que chrétiens. Pour moi la vie chrétienne commence par cela, recevoir la force de l'Esprit-Saint."
Et le quatrième, à la suite du premier : "Je me suis un jour mis à lire les évangiles, par simple curiosité au début et ai ressenti très rapidement une attirance envers leur message bien que je ne pensais pas, à l'époque, pouvoir recevoir un sacrement à mon âge et me rapprocher de la communauté d'Église. Puis, par un heureux hasard, je croisais un jour un prêtre que je connaissais et il m'a orienté vers le groupe du catéchuménat. Ce fut alors pour moi une évidence de faire ce choix et une grande joie de découvrir les fondements de la vie d'un chrétien. Sur la question de Jésus posée à ses disciples : "Pour vous, qui suis-je ?", ma vision est celle-ci : un être aussi pur, avec tant de compassion pour les hommes, et également ses bourreaux, ayant délivré ce message d'amour à une période aussi obscure, affirme sa nature divine. Il est intemporel, universel et j'y adhère pleinement. Je ne peux hélas citer tout ce que peux ressentir de notre Seigneur en quelques lignes et ne vous en donne ici qu'un bref aperçu.
Je souhaite vivre en chrétien et recevoir les sacrements. Je ferai tout pour y accéder."
Certaines expressions peuvent être discutées, améliorées, mais elles sonnent juste.
Il y a vraiment des jours de joie dans la vie des évêques.
L'Esprit-Saint ne fait pas de bruit, mais il est bel et bien là.
X François Garnier
Archevêque de Cambrai