Elle est belle notre Eglise - Noël 2010

Edito du 23 décembre

 

 

 

Avec sept cambrésiens, je reviens d'Afrique, du Burkina Faso et du Togo. Je suis fier de notre Église :

§  Elle est là pour accueillir dans des classes surchargées les enfants qui ne peuvent pas payer leurs études : et ce sont des enfants du diocèse qui, renonçant à un cadeau de Noël, en offrent le prix pour que leurs amis d'Afrique, d'Asie, de Madagascar et d'Haïti puissent bénéficier de l'école. A ce jour, ils sont plus de mille !

§  Elle est là pour ouvrir des dispensaires, des pharmacies et des centres de récupération et d'éducation nutritionnelle (les CREN) qui accueillent les mamans dont les enfants dénutris sont "sur le chemin de la mort" pour les remettre sur celui de la vie.

§  Elle est là encore pour accueillir vraiment à bras ouverts les malades du sida, pour leur offrir dans toute la mesure du possible la trithérapie qui leur permettra non seulement de vivre mais de vivre au mieux leur vie d'enfants, d'adolescents, d'hommes et de femmes. Lors d'une messe à Dapaong (Nord Togo), une messe que je célébrais devant plusieurs dizaines d'entre eux avec les sœurs Augustines de Saint Amand - dont Marie Stella que l'hebdomadaire "Le Pèlerin" vient de mettre en première page -, j'ai béni quatre mamans séropositives (trois chrétiennes et une musulmane). Elles tenaient dans leurs bras quatre nourrissons que la police venait d'amener "chez les sœurs" : trois d'entre eux avaient été trouvé abandonnés sur le marché, le quatrième avait été découvert dans un sac placé dans une poubelle. J'avais devant moi "quatre mamans de secours" pour quatre enfants sans maman, quatre enfants qui seront aimés par quatre mamans qui ne peuvent plus avoir les leurs sans de grands risques pour eux.

J'étais heureux de les bénir et fier de notre Église.

§  J'étais heureux et fier des chrétiens de Cambrai qui, avec leur association ABC (Amitié Burkina Cambrésis) réalisent des miracles à proximité du Niger et fier avec les sœurs Augustines de Saint Amand qui les réalisent depuis près de 50 ans au nord du Togo.

 

Elle est belle notre Église, bien plus belle qu'on ne le dit, bien plus belle qu'on ne le croit ! De vieux chênes s'écroulent dans le fracas : les médias nous les rabâchent :   moins de prêtres, moins de catéchisés, moins de pratique dominicale …

Mais ce que les médias ne disent jamais ou si peu, c'est la quantité des roseaux souples qui poussent en silence : ce sont les vrais baptisés qui font du ciel sur la terre au nom de Celui qui, de son ciel est venu sur notre terre.

 

Je vous souhaite une très belle fête de Noël !

 

X François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Jeudi 30 décembre 2010 • 3888 visites

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