IL ÉLÈVE LES HUMBLES

Edito du 19 février 2009

IL ÉLÈVE LES HUMBLES

                                                        Lc 1, 52

 

 

 

 

     "J'ai été baptisée toute petite…"

     "Mon père a quitté ma mère… J'avais trois ans : cela a fait beaucoup d'histoires à supporter. Ma mère nous a élevées comme elle a pu. Elle faisait sa vie : j'ai vu beaucoup d'hommes à la maison… Elle nous sortait dans les bars… Elle a été sous l'emprise de l'alcool. Ma vie a viré au cauchemar…

 

     Ma sœur a commencé à traîner avec les garçons. Pour moi, ce n'était pas l'exemple à suivre… Elle a eu son premier enfant à quinze ans. A la maison, c'était pire : j'étais obligée de sortir le soir. Je rentrais à une heure du matin pour éviter les humeurs de ma mère, ses insultes…

 

     J'ai délaissé mes études. J'ai fait du ménage. Quand ça allait trop mal à la maison, j'allais chez ma sœur… J'ai fait le ménage aussi chez elle et je lavais ses enfants.

 

     Ensuite, j'ai connu le père de mes enfants : il ne voulait pas travailler. A la fin de notre relation, je passais mon temps à râler pour qu'il se lève et aille travailler.

 

     J'ai enfin connu mon mari : dans sa famille, il y avait beaucoup d'amour. Et il y avait des Jésus partout [1]. Les parents de mon mari ne m'ont pas jugée. Ils m'ont accueillie simplement et respectueusement. Cela m'a touchée. Mon mari est sourd, mais il est si gentil. J'ai vu aussi sa photo quand il avait douze ans : il faisait sa communion. J'ai fait depuis trois fausses couches, j'ai parfois douté de l'amour de Dieu : j'ai mis longtemps pour comprendre qu'il n'était pas la cause de tous mes maux.

 

     Aujourd'hui, je peux dire que Dieu était avec moi tout au long de mon enfance. J'ai risqué ma vie sans m'en rendre compte en traînant les rues quand je n'avais nulle part où aller et personne pour veiller sur moi. J'entrais dans les églises quand il n'y avait personne pour me voir. Je lui demandais son aide. Quand l'abbé m'a dit que moi aussi je pouvais cheminer vers la confirmation et me préparer à la communion, j'ai été très heureuse. L'équipe me soutient… Je compte bien continuer… le caté, l'ACE, le CCFD.

 

     Merci à ceux qui me donnent l'Évangile… "

 

     J'ai été bouleversé par cette lettre. Son auteur à qui j'exprime notre reconnaissance, m'a permis de la reproduire en disant : "Mon témoignage pourra servir à d'autres…"

     Comment la lire sans chanter avec Marie : "Il élève les humbles…" L'Église est belle lorsqu'elle ouvre ses portes comme le Christ ouvre ses bras !

 

 

 

X François GARNIER

Archevêque de Cambrai



[1] Des crucifix

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Jeudi 19 février 2009 • 3652 visites

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