Benoît XVI courage.
Un mur de trop à Jérusalem.
Dans la vieille ville de Jérusalem, il y a le mur splendide, celui qui porte l'esplanade du Temple. Mur aux pierre blondes. Mur revêtu de chants et d'un bourdonnement de prières. Face à lui, les hommes se balancent "portés par la vague des psaumes tels les flots vivants d'une houle qui s'élèverait vers le ciel"… Là, un vieux rabbin aux boucles blanches, ici un enfant aux boucles blondes… Et, en ce mois de mai, Benoît XVI, qui glisse dans une fente du Mur une prière audacieuse, évoquant Jérusalem "maison spirituelle des juifs, des chrétiens et des musulmans…" Ce Mur, je l'aime : il ne barre pas la route, il l'ouvre, car "le Bien-Aimé se trouve derrière le mur" (Ct 2, 9).
Mais, il y a l'autre mur, le mur "tragique", selon le mot du Saint Père : mur qui barre la route, étrangle la vie des palestiniens de Bethléem et d'ailleurs, fait intrusion dans les territoires, sépare des voisins et des familles. Mur plus facile à construire que la paix juste ; mur puissant qui ne sert qu'une sécurité fragile. Le Saint Père n'a pas pu l'approcher. A-t-il rêvé d'y glisser un pétale blanc de papier fragile sur lequel il aurait griffonné l'une de ces Paroles d'or qui nous lient à jamais à nos frères juifs, nos grands frères dans la foi :
"Le salut d'un roi n'est pas dans son armée ;
ni la victoire d'un guerrier dans sa force.
Illusion que des chevaux pour la victoire :
une armée ne donne pas le salut…"
(Ps 32, 16-17)
X François GARNIER