J'aurais aimé pouvoir vous adresser paisiblement quelques vœux : par exemple celui de Saint Jean dans sa première lettre : "Avoir foi dans le Christ et nous aimer les uns les autres…" Tout est dit.
J'aurais aimé pouvoir saluer joyeusement le renouvellement d'« Église de Cambrai », tout en couleurs et plus aéré. Et former le vœu que chaque lecteur trouve celui qui ne l'est pas encore et qui aurait tout profit à devenir nouvel abonné !
Et voilà que la violence meurtrière fait des ravages à Gaza. Elle va rendre encore plus fous ceux qui le sont déjà, à l'heure où les plus sages dans les deux camps savent bien qu'elle recule malheureusement l'heure de la paix juste.
Que ferons-nous pour relayer "l'appel de Pax Christi ? "
X François GARNIER
Archevêque de Cambrai
"Le 11 novembre 2006, à la suite d'événements dramatiques survenus dans la bande de Gaza, les présidents d'un certain nombre d'organisations et institutions chrétiennes, réunies à l'initiative de Pax Christi, lançaient un appel : "Assez de sang et de larmes au Proche-Orient". Cet appel fut porté au Président de la République en appui d'un projet de Conférence Internationale pour la paix entre Israël et la Palestine. Deux ans plus tard la même "logique perverse de l'affrontement et de la violence" (Benoît XVI – Message de Noël), qui avait motivé cet appel, se déploie de nouveau, avec pour acteurs principaux l'Etat d'Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et ce sont les mêmes populations innocentes qui en sont les victimes. Voilà pourquoi c'est le même appel que Pax Christi voudrait lancer, lourdement grevé de deux années supplémentaires de souffrance des populations et forfaiture des responsables.
"Assez de sang et de larmes à Gaza". Aucune raison politique ne saurait justifier le sang et les larmes des innocents, de quelque nationalité qu'ils soient. Nous adjurons Monsieur Ehoud Olmert, premier ministre de l'Etat d'Israël, nous adjurons Monsieur Ismaïl Hanyeh, responsable du Hamas, d'arrêter "le massacre", de mettre fin à une escalade dont le seul résultat est la ruine, la souffrance et la mort. Nous adjurons la communauté internationale de ne pas se réfugier dans les discours inefficaces et les faux-fuyants et d'intervenir dans ce face à face meurtrier. Il est inacceptable que soit dénié à un peuple le droit à la reconnaissance et à la sécurité. Il est encore plus inacceptable que des hommes, des femmes et des enfants innocents meurent sans raison. Quelles que soient les responsabilités des uns et des autres, les acteurs de cette tragédie auront à rendre compte devant leur Dieu de leur aveuglement et de leur cynisme. Il n'y a pas d'autre manière de signifier une volonté de paix que de s'asseoir à une table de dialogue et de négociation.
Le peuple d'Israël et le peuple de Gaza sont nos amis. C'est eux que nous voulons et nous devons défendre. Ce texte nous l'adressons au Président de la République Française afin qu'il fasse tout ce qui est possible auprès des décideurs du monde entier pour éviter un embrasement plus vaste. Nous l'adressons aux co-signataires de l'appel de 2006, pour qu'ils expriment publiquement leur propre rejet de ces évolutions inhumaines. Nous l'adressons aux hommes de religion que sont le Grand Rabbin Bernheim et le Président Moussaoui, pour qu'ils élèvent leur voix dans ce combat pour la paix. Nous l'adressons aux diverses sections de Pax Christi International pour que par leur intermédiaire de nombreux hommes de bonne volonté se mobilisent en faveur de cette paix.
Paris, en la veille de la Journée Mondiale pour la Paix du 1er janvier 2009"
+ Marc STENGER
Evêque de Troyes
Président de Pax Christi France