1800 étudiants à travers les Terres Saintes
15 – 21 – 31 juillet 2009
A l'initiative de tous les évêques de France, dix huit d'entre eux – j'en étais – ont eu la très grande chance d'accompagner le pèlerinage de mille huit cents étudiants à travers les Terres Saintes…
L'originalité cambrésienne du 15 au 21 juillet.
Comme dix jours nous paraissaient trop courts, nous avons choisi de commencer l'itinéraire par cinq jours en Egypte et dans le Sinaï, histoire de découvrir les monastères nichés dans le désert de Nitrie ou dans les montagnes arides proches de la Mer Rouge : nous garderons le souvenir de l'accueil chaleureux de nos frères moines coptes orthodoxes, nous offrant leurs chapelles pour célébrer l'Eucharistie, priant avec nous… frères si proches avec lesquels l'unité pourrait devenir parfaite… "pour que le monde puisse croire" (Jn 17, 21)
Et puis la traversée du Sinaï, l'ascension du Mont Moïse, le bivouac sous les étoiles, l'adoration du Saint Sacrement au lever du soleil, la proposition d'une belle Alliance à rechoisir ; heures inoubliables avant la descente un peu vertigineuse des 3500 marches inégales taillées par les moines il y a des siècles : elles nous conduisent au monastère Sainte Catherine, … citadelle à l'extérieur, village à l'intérieur, écrin des icônes les plus anciennes et parmi les plus belles du monde.
Avec les 1800, du 21 au 31 juillet.
Il fallait bien rejoindre les autres pèlerins. Joie de nous retrouver tous avec les séminaristes. Joie de vivre encore deux jours à travers les déserts du Néguev et de Juda. Parce que le désert est le lieu décapant des rencontres les plus authentiques et des routes qui nous changent.
Et c'est "le lac" de Tibériade, la plongée dans l'Évangile, la rencontre de Jésus et des paroles d'or qui donnent sens à la vie : les Béatitudes en premier pour convertir l'image grossière que nous nous faisons souvent de la "réussite"… Nous faisons long silence avant de nous offrir les uns aux autres une Parole d'Évangile dite en Galilée.
Et Nazareth, avec deux chances inoubliables : celle de visiter la très probable "maison" de l'enfance de Jésus, proche du mystérieux "tombeau du Juste"… et celle aussi de partager le pique-nique avec les sœurs clarisses qui gardent le souvenir du passage chez elle de Charles de Foucauld. Nous sommes bouleversés par le témoignage lumineux de sœur Marie-Joséphine, la doyenne à l'œil si jeune !
Et c'est l'accueil à Ibillin, village palestinien. Nous allons loger dans des maisons, dormir dans de vrais lits, … accueillis chaleureusement par des arabes chrétiens israéliens et par leur curé, marié, père de trois petites filles. Nous allons célébrer l'Eucharistie dominicale avec eux. Ils vont nous gâter.
Il faut déjà monter vers Bethléem et Jérusalem. Il y aura là les grands moments de prière, tous ensemble. Avec Monseigneur Twal, patriarche de Jérusalem, pour fêter Noël en juillet, sur la grand-place de Bethléem, où le Maire Palestinien vient de nous parler du "Monstre", évoquant le Mur qui transforme la ville de la naissance de Jésus en véritable prison… Avec Monseigneur Rivière et le Cardinal Vingt-Trois dans la vallée du Cédron pour entrer dans la Passion du Christ et célébrer à l'aube sa Résurrection, promesse de la nôtre, à tisser au jour le jour avant de la recevoir plénière et surprenante des mains de notre Dieu.
Dix jours pour les uns, quinze pour les autres ont passé vite, trop vite… mais la Parole a pris goût nouveau sur la Terre qui nous l'a donnée, des frères chrétiens arabes nous sont devenus très chers, l'injustice historique faites aux habitants d'une Palestine réduite à l'état de cinq ou six confettis nous est apparue très claire… Qui pourrait dire aux dirigeants d'Israël que le monde entier sera avec eux lorsqu'ils choisiront l'honneur gagner la paix durable en faisant renaître de toutes leurs forces leur petit voisin…
X François GARNIER