« Il appela à lui ceux qu’il voulait » C’est par cet Evangile que s’est terminée vendredi 19 janvier la retraite sacerdotale au Foyer de Charité de Courset. Une bonne trentaine de prêtres issus des trois diocèses, Lille, Arras, Cambrai ; beaucoup de jeunes mais aussi des vétérans, une grande diversité de ministère, des doyens, des curés, des vicaires, des prêtres ainés et en communion avec eux leurs évêques…
Des prêtres se retrouvaient autrement qu’en réunion de travail, et une communion profonde pouvait s’établir et s’approfondir dans le silence.
« Nous avons beaucoup de moments de réunions dans notre vie pastorale mais c’est plus rare de vivre des temps de prière ensemble… »
« Quelle grâce de pouvoir prier ensemble entre prêtres… »
Ils arrivaient avec le poids de leur ministère, avec leurs soucis ou avec l’enthousiasme de leurs projets pour tout confier à Celui qui les a choisis.
« Cette retraite, je n’en avais pas envie… J’ai été poussé par les confrères : ça m’a fait du bien ; pour moi, elle est la petite flamme du cierge pascal… »
« J’ai reçu une grâce de paix… »
Qu’est-ce qui a fait le succès de cette retraite ? Nul autre que l’Esprit Saint et l’ouverture de cœur de chacun des participants. Mais il a su se servir des nombreux ingrédients qui ont contribué, chacun pour leur part, à faire de ce temps privilégié un temps de grâce.
Il fallait un lieu. Le Foyer de Charité de Courset a offert un espace à l’écart, silencieux, paisible, accueillant avec ses bâtiments chaleureux, ses grands arbres… Un lieu ressourçant qui donnait à chacun la possibilité de souffler, de respirer, de se promener dans la campagne, ou dans le parc. Un lieu privilégié pour retrouver le silence du coeur.
« Je rends grâces pour la beauté du lieu, la qualité du silence… »
« Merci pour le silence si nécessaire pour nous. »
Il fallait une communauté pour porter dans la prière et le service ceux que le ministère voue au service de leurs frères. Il est bon qu’il y ait des temps où les rôles sont inversés, des temps où l’on peut être accueilli, entouré, servi, écouté.
« Joie de pouvoir faire la retraite au sein d’une communauté… Ce qui me touche toujours, c’est l’enseignement du prédicateur conjoint au témoignage de la vie communautaire du Foyer… »
« Merci pour le "oui" au Seigneur des membres de la communauté qui, à l’exemple de Marthe Robin, nous accueillent et témoignent de la bonté de Dieu dans tous les détails de la retraite. »
Il fallait un prédicateur… Le père Horacio Brito apportait une note venue d’ailleurs : argentin d’origine, il a étudié la théologie en 1970-1972 avec le père Bergoglio à Buenos Aires et a gardé quelque chose de son éminent professeur. A Lourdes depuis 20 ans, ancien recteur des sanctuaires, il a été pour nous l’ambassadeur de la Vierge Marie. Merveilleux conteur, il savait parsemer sa prédication d’anecdotes et captiver chacun en le rendant contemporain de sainte Bernadette. Enseignant plein de finesse, riche d’une profonde expérience humaine, homme de prière faisant goûter les choses de Dieu et donnant envie d'y goûter, il ramenait à l’unique essentiel du sacerdoce : Jésus ! la relation du prêtre avec Lui ! « Pour que le cassoulet de Castelnaudary ait du goût, disait-il, il a besoin d’être repassé sept fois au four. Pour nous c’est la même chose : si nous voulons avoir du goût, le goût de Celui en qui nous croyons, il faut vivre avec lui, passer du temps avec lui… »
« Je rends grâces pour le prédicateur, son acuité à scruter la parole de Dieu, et en en même temps son acuité dans les choses humaines, en particulier sa manière de parler du rapport qu’entretient le prêtre avec sa propre humanité, et avec ceux et celles qui sont confiés à son ministère… »
« Ce qui m’a le plus parlé, ce furent les anecdotes quotidiennes du père sur Bernadette… »
En prime nous étions parrainés, accompagnés très personnellement par la prière des enfants de l’école du Foyer émerveillés de voir tant de prêtres.
« J’ai beaucoup aimé voir les enfants, les entendre parler, pouvoir prier tous les jours avec eux… »
« La prière des enfants et de ces jeunes qui passent un an ici m’a beaucoup impressionné… »
En cette semaine de l’unité, le Seigneur nous a tous donné de toucher du doigt que l’Eglise est bien, dans sa diversité comme dans son unité, « la maison, la famille de Dieu sur la terre, posée sur les fondations que sont les apôtres et les prophètes, avec pour pierre d'angle le Christ Jésus lui-même. » (Ep 2,19-20)
Marie-Françoise
Membre du Foyer de Charité de Courset
http://www.foyer-charite-courset.fr/